vendredi 3 février 2023

Le sang des Belasko, de Chrystel Duchamp

 

Mordius, quelle histoire ! Quelle claque, je ne m'en suis toujours pas remis. Plus qu'un livre, Le sang des Belasko est une expérience, dérangeante, troublante, éprouvante. Un shoot d'adrénaline, un page-turner impossible à lâcher, un huis clos familial dantesque, un opéra tragique avec un suspense hallucinant. Il n'y a pas un chapitre qui ne se termine pas par une surprise, une révélation, ou un retournement de situation inattendu, et ce jusqu'au coup de théâtre final. Gros, non, pardon, énorme coup de coeur pour cette bombe textuelle survitaminée, concoctée par une autrice survoltée qui montre une maîtrise impressionnante dans la conduite de son récit. Une écriture musclée, alerte, percutante au service d'un récit mené avec une dextérité hors du commun. Pas de gras, pas de fioritures, pas de temps mort !

"Merci enfin à ma famille qui, heureusement, ne ressemble en rien à celle des Belasko" écrit Chrystel Duchamps à la fin de ses remerciements. Tu m'étonnes, avec une famille comme ça, pas besoin d'ennemis. Chez les Belasko, c'est règlements de comptes à O.K. Corral. 

L'atmosphère qui règne dans ce livre me rappelle Festen, ce film danois de la fin des années 90 qui, lors de sa sortie, avait fait sensation. Un succès mondial mérité, mais un film d'une noirceur terrifiante qui raconte l'anniversaire d'un père de famille. Celui-ci demande à son fils aîné de faire un discours en hommage à sa soeur jumelle, morte un an plus tôt. Sauf que le discours va prendre une tournure différente de ce qui était prévu. On lave son linge sale en famille, c'est bien connu. Mais ici, le linge qui est déballé est irrécupérable, le fils aîné va révéler de terribles secrets. 

Et bien c'est pareil chez les Belasko frères et soeurs, qui se réunissent dans la maison de famille provençale, suite au décès de leur père. Qui a laissé une lettre à ses cinq enfants. Une lettre explosive qui va chambouler une famille déjà bien désunie. Nuit de fureur chez les Belasko. Je ne vous en dis pas plus et vous laisse le soin de dévorer cette histoire effrenée, stupéfiante mettant en scène des personnages diaboliques. Une histoire de fous magistralement orchestrée par une autrice au mieux de sa forme. J'ai adoré ! 

Chrystel Duchamp, Le sang des Belasko, Archipoche, 261 pages, sorti pour la première fois en 2021. 

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2 commentaires:

Céline a dit…

Ah celui-ci je l'ai noté ! je pense découvrir l'autrice avec ce titre dans un premier temps :)
Bonne journée !

Les conseils polars de Pietro a dit…

Un petit bijou de littérature noire, très noire, et surtout un vrai talent d'écriture !