mardi 30 mai 2023

La Faussaire, de Patricia Delahaie

 

"Hanches étroites, cuisses fines, cheveux courts: il revoit son épouse heureuse, sous le soleil du parc, la main en visière, se retournant pour lui sourire. Il en pleurerait." 

Car cette scène ne se reproduira plus jamais. Et deviendra un lointain souvenir pour Paul. Qui a tout perdu: son épouse Hélène, son métier de médecin, sa grande maison située au fin fond de la Beauce, et au final sa liberté. Car Paul a commis l'irréparable. Par amour. L'amour rend aveugle, c'est bien connu. Et bien vous allez avoir que cette expression prend ici tout son sens. Terrible et irréversible. Je ne vous en dis pas plus et vous laisse le soin de découvrir cette histoire stupéfiante, inspirée d'un fait réel. Un mélange subtil de suspense psychologique et de roman noir rural. Un premier roman saisissant d'émotion. 

Alors certes l'intrigue est, de prime abord, assez classique, on a une impression de déjà-vu. C'est l'histoire vraie d'une sombre manipulation. Un récit "hitchcockien". Mais qui ne frappe pas par son originalité, il faut bien l'avouer. Non, l'intérêt est ailleurs. Et plus sur la forme que sur le fond, au sens strict du terme. L'intérêt réside dans la façon de raconter l'histoire et de retranscrire des émotions. 

En effet, La Faussaire frappe par sa maîtrise du rythme et des atmosphères, la finesse de son oeil, sa construction impeccable, et surtout la qualité de son écriture élégante, limpide, pleine d'énergie et de vitalité. L'autrice nous offre de formidables heures de lecture avec ce récit à la fois machiavélique et bouleversant. Et terriblement humain. 

Au final, un avis positif sur ce premier roman à plusieurs voix globalement maîtrisé, et abouti. L'autrice ne tombe jamais dans la facilité. Les personnages sont fouillés, leurs réactions crédibles. Bref, tout sonne juste dans ce roman écrit par une autrice prometteuse. Pas non plus un polar culte qui restera à jamais dans les annales du genre. Mais un livre réussi qui m'a procuré des émotions. 

Patricia Delahaie, La Faussaire, Pocket, 381 pages, sorti pour la première fois en 2022. 

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mercredi 17 mai 2023

Démons, de Marc Laine

 

Si je devais résumer ce polar en une phrase: un premier roman ultra-classique sur le fond, mais d'une redoutable efficacité sur la forme. Ultra-classique car Démons est un pur serial killer thriller, une chasse à l'homme menée par un duo d'enquêteurs de choc. Oui les personnages principaux sont des policiers, à l'instar de leur créateur, qui mène une carrière de gendarme. Pour son premier roman, Marc Laine, en tant que policier, ne pouvait, naturellement, que créer des personnages principaux exerçant le même métier que lui. Ou une profession similaire. Un classique dans la littérature policière produite par des policiers, Olivier Norek, Ivan Zinberg, Hervé Jourdain, Alexandre Galien. La liste est longue. De même, à l'instar de ses confrères, Marc Laine ne fait pas dans la dentelle, âmes sensibles s'abstenir, la crudité des scènes de meurtres peut choquer. 

Ici, on est clairement dans le domaine du thriller bien saignant qui fait mal. L'auteur orchestre une traque haletante jusqu'à son dénouement spectaculaire. J'ai beaucoup aimé le dernier tiers du roman, riche en suspense et en rebondissements. En fait, tout s'améliore dans ce dernier tiers, l'écriture, le rythme, la fluidité, la qualité de l'intrigue, le suspense. 

J'en arrive donc à la forme. Je le répète, c'est un premier roman, je veux faire preuve d'indulgence à l'égard de cet auteur qui, au final, me semble prometteur. Alors oui, il y a quelques maladresses dans le style d'écriture et pas mal d'invraisemblances. Les ficelles sont parfois un peu grosses. Les clichés aussi, comme cette idylle naissante, prévisible entre les deux flics. Entre La Belle, Stéphanie, et la Bête, Maxime le balafré. L'auteur ne lésine pas sur le romanesque, c'est le moins que l'on puisse dire. Mais après tout, ajouter une touche de romantisme et de lyrisme à une enquête éprouvante sur des meurtres d'une barbarie sans nom, pourquoi pas ? 

Et le dernier tiers du livre est tellement prenant, palpitant, tellement bon qu'il rattrappe, au final, ces quelques points négatifs. Donc, pas un polar culte qui marquera à jamais le genre. Mais un serial killer thriller plutôt bien fichu, avec son lot de surprises et de révélations. Le premier volet de la Trilogie du mal absolu, qui comprend également Flambeau et La Variation du Mal. Je pense que je les lirai. 

Marc Laine, Démons, Pocket, 563 pages, sorti pour la première fois en 2016. 

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mardi 2 mai 2023

Les Silences, d'Amélie Antoine

 

Les Silences appartient à ces romans noirs qui privilégient la complexité et la dureté des rapport humains, et qui, ce faisant, se distinguent des purs romans criminels. Pas de meurtre et pas d'enquête menée par des policiers, mais un accident terrible, un suicide et un jeu de piste émouvant mais d'une infinie tristesse. Les thèmes abordés dans ce livre saisissant d'émotion sont universels: l'enfance, le handicap, le harcèlement scolaire, la rançon de la gloire, le temps qui passe, la culpabilité et surtout la relation père-fils. Ou plutôt le non-dit qui se transmet de père en fils comme une sorte de malédiction qui ne s'arrêterait jamais. Chez les Bresson, et du côté des hommes, le manque de communication fait des ravages. Tout d'abord, il y a Lucien, le patriarche, ouvrier à plein temps dans une raffinerie de pétrole. Les 4 x 8, ça l'use. 

En dehors de la raffinerie, Lucien, qui s'enfonce toujours plus dans l'aigreur et l'alcoolisme, ne supporte plus le moindre bruit. Et encore moins celui que produisent ses deux garçons, Edouard et Jonathan. 

"Le garçon vient de fêter ses dix ans, et s'il devait parler de son papa, il dirait que c'est un homme en permanence en colère. Qui râle à longueur de journée, qui aboie sur sa famille et sur le reste du monde sans relâche." Le manque d'amour et d'attention de la part d'un père, Edouard y est habitué. Pourtant, cela ne l'empêchera pas, bien malgré lui, de reproduire ce schéma avec son propre fils, Arthur. Même si la réalité est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Je ne vous en dis pas plus et vous laisse le soin de découvrir cette tragédie familiale poignante, bouleversante, qui vous arrachera, à n'en pas douter, quelques larmes. 

Les Silences est le deuxième roman que je lis d'Amélie Antoine, après Fidèle au poste, qui avait rencontré un beau succès auprès du public. J'avais été plus séduit par la forme que par le fond. Amélie Antoine a un vrai talent d'écriture et une capacité à transmettre des émotions à ses lecteurs. Son style est élégant et limpide, j'aime vraiment sa façon de raconter l'histoire et de camper des personnages forts et très humains. 

Avec Les Silences, j'ai retrouvé tout cela, mais mieux encore, cette fois-ci le fond m'a beaucoup plu. J'ai vraiment été très touché par l'intrigue et les personnages qui la composent. Et l'autrice insuffle à son récit, très bien construit, une intensité dramatique qui ne faiblit jamais. C'est du grand art. Gros coup de coeur, je continuerai à lire les romans de cette autrice, qui sait captiver ses lecteurs tout en donnant une grande crédibilité et une certaine profondeur à ses histoires pétries d'humanité. 

Amélie Antoine, Les Silences, Le Livre de Poche, 400 pages, sorti pour la première fois en 2017.

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mercredi 26 avril 2023

Brazilian Psycho, de Joe Thomas

 

Brazilian Psycho ou plutôt Sao Paulo Confidential, puisque l'essentiel de l'action de cet imposant roman se déroule dans la plus grande ville du Brésil et d'Amérique du Sud. Joe Thomas, qui y a vécu dix ans, nous emmène dans les rues de cette ville gigantesque, rongée par les inégalités sociales, la corruption généralisée, la misère, la violence endémique et la pollution. Une ville démesurée, cadre d'un roman également démesuré, ambitieux, qui, comme l'explique l'auteur en préambule, entame et achève une tétratologie. Seul Brazilian Psycho a été traduit en français, pour l'instant. C'est une oeuvre de fiction assise sur des faits, un mélange de fiction et réalité, au carrefour du polar d'enquête, du roman noir urbain et du thriller politico-financier. Un roman dense, touffu, aux multiples intrigues mettant en scène de très nombreux personnages. 

Ces personnages sont d'ailleurs listés par ordre alphabétique en début de roman, ce qui est très utile pour la compréhension générale de l'histoire, croyez-moi. Des personnages et des intrigues multiples, mais avec un fil conducteur quand même. La mission de l'auteur, l'essence même de ce roman, de mon point de vue, c'est de comprendre comment le Brésil en est venu à élire, en 2018, le populiste d'extrême-droite Jair Bolsonaro. Pour ce faire, l'auteur retrace plus de quinze ans d'histoires, décrivant ainsi le cheminement qui a conduit un pays gouverné par le parti socialiste à basculer dans l'extrême-droite. 

Un conseil, consacrez vraiment du temps à ce roman, ne faites pas de trop de pauses, essayez de le lire régulièrement et rapidement, sinon vous risquez de vous engluer et de perdre le fil, car Brazilian Psycho n'est pas d'une lecture évidente. Et demande un investissement certain. Il faut mouiller le maillot pour pouvoir tirer la pleine quintessence de ce livre complexe et passionnant. Le dernier tiers du roman dégage notamment une intensité dramatique exceptionnelle. 

Les personnages sont bien campés, les intrigues sont très élaborées, bref le fond m'a beaucoup plu. J'émets par contre quelques réserves sur la forme. Je trouve que le récit manque parfois de limpidité et de clarté, par exemple l'auteur utilise des phrases que lui seul peut comprendre, et en oublie les lecteurs. D'un côté, il ne donne pas assez d'explications qui seraient vraiment utiles à la bonne compréhension d'un récit complexe. De l'autre, il peut parfois nous noyer dans des détails inutiles lors de scènes pourtant très simples à comprendre. Cela crée à des moments un déséquilibre narratif qui nuit à la fluidité globale du récit, composé, dans sa grande majorité, de dialogues. On finit par s'habituer, mais il faut parfois s'accrocher pour relier les points entre eux. Quand c'est possible. Si vous avez déjà lu des romans de James Ellroy, qui est clairement le mentor littéraire de Joe Thomas, cela ne devrait pas trop vous déranger. Et il est probable que certaines de ces explications manquantes se trouvent dans les autres volets de la tétralogie. 

Car au final, le positif l'emporte largement sur le négatif. Cette fresque épique et violente, qui dresse le portrait complet et surtout terrifiant d'un pays déboussolé, mérite clairement qu'on s'y attarde. Je remercie donc vivement Babelio et les Editions du Seuil pour m'avoir envoyé gracieusement ce roman d'exception. 

Joe Thomas, Brazilian Psycho, Editions du Seuil, 590 pages, traduit de l'anglais par Jacques Collin, sorti en 2021 (Angleterre) 2023 (France)

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mardi 11 avril 2023

La cote 512, de Thierry Bourcy

 

"- Non, docteur, je suis un flic. Cet homme a été assassiné. 
- Comme tout le monde, comme tous les autres. La guerre est une manière d'assassinat. Collectif et officiel. 
- J'ai besoin que vous récupériez la balle qui l'a tué, j'en ai besoin pour mon enquête. 
- Parce que vous faites une enquête ?"

Chassez le naturel, il revient au galop. Certes, sur le papier, Célestin Louise est devenu un soldat du 134e d'infanterie, dirigé par le lieutenant de Mérange, un jeune homme énigmatique et charismatique. Qui va rapidement trouver la mort au début de l'effroyable guerre des tranchées, dans l'Est de la France. Nous sommes en 1914, c'est le début de la première guerre mondiale. 

Une guerre horrible, comme toutes les guerres. Une guerre sale, au sens propre comme au sens figuré, âmes sensibles s'abstenir. La crudité des scènes de combats et le quotidien effroyable des soldats dans les tranchées sont ici retranscrits avec force détails. L'auteur s'inscrit dans le souci d'une narration réaliste et dévoile les coulisses peu reluisantes d'une guerre dont la plupart pensaient qu'elle ne durerait que quelques mois. Thierry Bourcy dénonce, en filigrane, la gestion inhumaine et catastrophique des dirigeants de l'époque, qui prennent de mauvaises décisions stratégiques entraînant des conséquences dramatiques sur le terrain. C'est toute une génération qui sera sacrifiée durant cette guerre atroce et absurde.

L'absurdité prenant tout son sens lorsque soldats français et allemands se retrouvent sur le champ de bataille pour fêter Noël ensemble à grand renfort d'alcool fort. Sorte de parenthèse enchantée entre deux combats sanglants. Une scène surréaliste qui m'a vraiment marqué. 

Mais nous sommes dans le domaine du roman policier, et donc chassez le naturel, il revient au galop, le soldat Célestin Louise, personnage principal de ce livre, est avant tout un flic, et de surcroît, un excellent enquêteur. Pour lui, ça ne fait aucun doute, son chef n'est pas une simple victime de plus dans cette barbarie que constitue la guerre. Non Paul de Mérange a été assassiné par un fusil français. Célestin va donc tout mettre en oeuvre pour retrouver son meurtrier. Mais pas facile de mener une enquête normale dans un contexte totalement anormal. Mais pour Célestin, cette quête de vérité constitue une sorte de bouffée d'oxygène face à l'horreur de sa situation. 

La cote 512 est le premier volet d'une série policière historique mettant en scène l'attachant Célestin Louise. Qu'on retrouvera dans six autres enquêtes. La cote 512 est mon préféré et de très loin. Les aventures de Célestin Louise permettent à son créateur de revisiter toute une période sanglante de notre histoire. Le romanesque est également présent, sans entacher la crédibilité du récit historique. Mais La cote 512 est avant tout une histoire d'hommes et de femmes englués dans une guerre qui les dépasse. C'est ce que je retiendrai de ce roman poignant. 

Thierry Bourcy, La cote 512, folio policier, 255 pages, sorti pour la première fois en France en 2005.

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vendredi 31 mars 2023

La Somme de toutes nos larmes, de Jean-Christophe Boccou

 

Merci à Babelio et aux éditions Harper Collins France pour m'avoir envoyé gracieusement ce très bon polar, d'un auteur dont je n'avais jamais entendu parler jusqu'à présent. Une sombre histoire de vengeance, mais pas seulement. Et c'est le "pas seulement" qui apporte une vraie valeur ajoutée à ce roman. La vengeance est un plat qui se mange froid, c'est bien connu. Ici je peux vous certifier que le plat est sacrément épicé, à la sauce vaudou. Déjà cette histoire commence par un massacre familial sur l'île de la Gonâve, au large d'Haïti, l'un des pays les plus pauvres du monde. Le petit Zéphyr assiste, impuissant, à l'exécution de ses parents, avant d'être abattu à son tour d'une balle dans l'oeil. Sa soeur Nylah est enlevée par les quatre Casques bleus qui ont commis les meurtres. 

Bien des années plus tard, Nylah, devenue vigile dans un supermarché de Montreuil, retrouve son frère, qu'elle croyait mort, dans des circonstances étranges. Celui-ci porte en permanence un masque de mort vaudou et n'a qu'un objectif: retrouver les quatre Casques bleus pour les tuer. Une chasse à l'homme sans merci de Paris à Haïti, en passant par la Suisse. Violence, misère, corruption et vaudou, un cocktail détonnant pour un roman très épicé. 

La Somme de toutes nos larmes est aussi passionnant dans sa mécanique purement policière que dans son arrière-fond sociopolitique. L'auteur a construit une intrigue riche en rebondissements. Qui se doublent d'un portrait terriblement réaliste d'Haïti. Un pays désemparé et chaotique, miné par la corruption généralisée, la misère sociale, et les catastrophes climatiques de plus en plus fréquentes et dévastatrices. La description de Cité Soleil, l'un des plus grands bidonvilles au monde, est terrifiante, apocalyptique. 

Au final, j'ai beaucoup aimé ce polar mené à un rythme d'enfer, et bien écrit, dans un style alerte et tranchant. L'auteur démontre un talent certain pour échafauder des intrigues diablement efficaces et camper des personnages forts. Il y a du caractère dans ce roman, mélange réussi de polar d'enquête et de thriller sanglant, sur fond de sorcellerie vaudou. 

Jean-Christophe Boccou, La Somme de toutes nos larmes, Harper Collins Noir, 300 pages, sorti en 2023. 

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mercredi 22 mars 2023

11H14, de Glendon Swarthout

 

"Non, jamais, bafouillai-je. Je ne suis jamais allé à la guerre, grâce à Dieu, parce que je suis un pacifiste et probablement un lâche, et j'en suis fier. J'écris des livres sur les mouches, les microbes et les tortues, je ne porterai pas de revolver. Même si je le faisais, je ne le braquerais sur personne et je tirerais encore moins parce que la vie est sacrée. Si je m'étais douté qu'on me demanderait d'aller là-bas armé, jamais je ne..." 

Là-bas, c'est Harding, un bled perdu au milieu du désert du Nouveau-Mexique, et tous près, justement, de la frontière mexicaine. Une petite bourgade remplie de secrets inavouables, et de cadavres dans le placard. Et la mission de Jimmy, personnage principal du livre, consistera à le trouver, ce placard. 

Mais notre Jimmy est-il vraiment taillé pour ce genre de missions qui peuvent s'avérer très très dangereuses ? Car passer si vite du statut d'écrivain inoffensif pour enfants à celui de détective privé enquêtant sur des meurtres et des disparitions dans une bourgade hostile aux étrangers constitue une sacrée marche à franchir. Surtout quand on est aussi trouillard et pacifiste que Jimmy. 

Mais que ne ferait-on pas par amour ? Et il se trouve que Jimmy est toujours aussi fou amoureux  de son ex-femme Tyler. Fou amoureux malgré le fait que Tyler l'a quitté pour un autre écrivain. L'écrivain en question ayant justement trouvé la mort à Harding. Dans des circonstances assez floues. Et c'est bien connu, quand c'est flou c'est qu'il y a un loup. Tyler demande à Jimmy de se rendre à Harding pour découvrir la vérité. 

Je ne vous en dis pas plus et vous laisse le soin de découvrir ce polar qui sent la poudre et l'atmosphère viciée d'une petite ville américaine façon Far West. Un bon vieux roman américain des années 70 comme je les aime, mélange épicé de roman policier historique et de western sanglant. Spécialiste du western, le regretté Glendon Swarthout fait donc une incursion plutôt réussie dans le polar. 

11H14 séduit par son intrigue bien ficelée qui entremêle habilement le passé et le présent et par son attachant personnage principal, qui parviendra jusqu'au bout à garder son sens de l'humour malgré ses nombreux déboires. Sur la forme, je déplore quand même quelques longueurs et quelques lourdeurs dans le récit. Mais globalement ça se lit plutôt bien. Au final, pas un grand polar culte qui marquera à jamais le genre, mais un bon polar qui vous fera passer un agréable moment. 

Glendon Swarthout, 11H14, Gallmeister, 329 pages, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par France-Marie Watkins, sorti en 1979 (Etats-Unis) 1980 (France)

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