jeudi 17 juillet 2014

Fin de fiesta à Santa Barbara, de Newton Thornburg


Californie, années 70 post-Vietnam: l’Amérique est encore traumatisée par cette guerre atroce. Des milliers de soldats reviennent dévastés physiquement et moralement. Toute une génération sacrifiée. A Santa Barbara, station balnéaire californienne, une adolescente est sauvagement assassinée. On retrouve son cadavre dans une poubelle. Richard Bone, gigolo et oisif professionnel, pense avoir été le témoin du crime et il croit reconnaître le meurtrier en la personne de Wolfe, un magnat de l'agroalimentaire. Le genre d'affaire qui sent mauvais, très mauvais !

Bone et son pote Cutter, qui est revenu du Vietnam avec un certain nombre d'organes en moins, et surtout avec le cerveau en vrac, se lancent aux trousses de Wolfe pour le faire chanter... Une quête qui les conduira tout droit en enfer. 

Ce chef d’œuvre malheureusement méconnu est un roman de la sauvagerie moderne, un chant funèbre sur une société de démence et de sang. On est bien loin de la Californie love and peace ! L'auteur décrit une Amérique post-Vietnam désemparée, chaotique, peuplée de survivants dont certains basculent dans l'excès, la maladie mentale, voire la violence pure et simple. Un constat sans concession. Les cent dernières pages du livre sont épiques et surtout inoubliables. Notamment lorsque Bone et Cutter se retrouvent dans les monts Ozarks, contrée très hostile, sorte d'épicentre de la violence qui caractérise ce peuple américain. Un univers redoutable, sans pitié. 

Ce roman dégage une puissance et une électricité hors du commun, la tension dramatique ne faiblit jamais, jusqu'au final, noir comme le cauchemar. Un roman dur et tendu, qui ne fait pas dans la dentelle ! Adapté au cinéma avec l’excellent Jeff Bridges dans le rôle principal.

Newton Thornburg, Fin de fiesta à Santa Barbara, Folio, 448 pages, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Daniel Lemoine, sorti en 1976 (Etats-Unis) 1995 (France) 

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