Le regretté Robin Cook (à ne pas confondre avec l’auteur
américain de thrillers médicaux) aura vraiment fait avancer le genre du polar. Attention âmes sensibles d’abstenir, les romans de Robin Cook sont d’une
noirceur sans espoir, et surtout d’un réalisme très cru.
Les mois d’avril sont
meurtriers est mon roman préféré de cet auteur. Le suspense est présent,
l’ambiance est glauque, les meurtres sont sanglants, mais la véritable patte de
l’écrivain, c’est sa narration, son art du dialogue, et sa capacité à créer des
personnages pétris d’humanité, pour le meilleur et surtout pour le pire. Car
Robin Cook a abandonné depuis longtemps ses illusions sur l’espèce humaine.
Le héros du livre, flic travaillant pour
l’ "Usine", n’a pas de nom, car c’est son humanité si
désespérée qui le caractérise: un
personnage droit, émotif, en quête d’une justice pure et véritable, dans un
Londres violent et crépusculaire. Un héros qui traque sans relâche un tueur
psychopathe, pervers, implacable et plein d'une étrange bonne conscience. Il
n’y a ni bons ni méchants, juste des êtres humains perdus dans un système qui
ne leur apporte plus de bonheur depuis longtemps.
Un sommet du polar anglais qui a été adapté au cinéma;
Je recommande également J’étais Dora Suarez, et Cauchemar dans la rue.
Robin Cook, Les mois d’avril sont meurtriers, Folio, 315 pages, traduit de l'anglais par Jean-Bernard Piat, sorti en 1984 (Angleterre et France)
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