lundi 2 mai 2016

Comme une flamme blanche, de James Grady


Captivant, intelligent et visionnaire, tels sont les mots qui me viennent de suite à l'esprit alors que je viens de terminer ce très bon polar politique. Captivant parce que James Grady excelle dans l'art d'échafauder des intrigues à la fois complexes et passionnantes, et de camper des personnages forts et crédibles. Comme une flamme blanche ne déroge pas à la règle bien au contraire. C'est une histoire stupéfiante mettant en scène des personnages hors normes, qui vont devoir déjouer un complot destiné à éliminer un futur candidat noir à l'élection présidentielle. Pour cela, deux agents du FBI, et un inspecteur de police, vont parcourir le pays tout entier pour arrêter un redoutable serial killer, qui semble avoir été "instrumentalisé" par un traître au sein même de l'équipe de campagne du candidat. 

La tension est extrême, et ce formidable écrivain qu'est James Grady prend un malin plaisir à jouer avec nos nerfs jusqu'au dénouement final de toute beauté. 

Intelligent, car James Grady nous enseigne les mécanismes sous-jacents du pouvoir américain. Une sphère politique que l'auteur connaît très bien pour l'avoir côtoyée de très près, de par son métier de journaliste d'investigation politique. On apprend toujours des choses passionnantes dans un roman de James Grady. L'intelligence et la subtilité résident également dans l'écriture visuelle et détaillée de l'auteur, et dans le fait que celui-ci ne noie pas le lecteur dans d'interminables explications sur ce qu'il se passe dans le roman. Non, Grady fournit juste ce qu'il faut d'informations pour une bonne compréhension du récit, mais le lecteur doit mouiller un peu le maillot, et relier lui-même les points entre eux. Bref réfléchir un minimum. Tout ne lui est pas prémâché !

Visionnaire, car l'action du roman se déroule au début des années 90, et James Grady évoque, avec une incroyable lucidité, l'utilisation croissante d'Internet et ses conséquences sur le monde. L'auteur anticipe les effets néfastes qu'Internet risque d'avoir sur les sociétés, notamment parce que la diffusion d'idéologies contraires aux principes démocratiques va s'en trouver fortement facilitée. 

Enfin, Comme une flamme blanche est également une ode à la tolérance, à l'ouverture d'esprit, et au rassemblement des communautés. L'auteur exalte la liberté, la dignité, et l'intelligence sous toutes ses formes, avec une appréciable foi humaniste. Tout en offrant à ses lecteurs un polar impitoyable, plein de suspense et de rebondissements. 

James Grady, Comme une flamme blanche, Rivages, 512 pages, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean Esch, sorti en 1996 (Etats-Unis) 1998 (France)

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