mercredi 19 octobre 2022

Étrange suicide dans une Fiat rouge à faible kilométrage, de L.C. Tyler

 

Étrange suicide dans une Fiat rouge à faible kilométrage fait partie de ces romans dont j'entends parler depuis fort longtemps. Succès commercial au rendez-vous. Par contre, côté critique, c'est beaucoup plus mitigé. Au moment où j'écris cet article, le livre, sorti en France en 2012, a une note moyenne de 3,18 sur 5 sur Babelio. Un résultat plutôt significatif puisque c'est une moyenne basée sur 528 notes. Mention assez bien, donc, pour cette sympathique comédie policière "So British". Je suis entièrement d'accord avec cette évaluation. J'ai globalement pris du plaisir à lire le premier roman de L.C. Tyler, mais je n'en garderai pas non plus un très grand souvenir. C'est un polar plutôt bien fichu, plutôt bien écrit, mais qui possède les défauts de ses qualités. Je m'explique.  


"C'est ça le problème avec deux narrateurs (vraiment une idée à la con, comme je l'ai sans doute déjà dit). Deux narrations, deux vérités, deux dénouements." 

L'écrivain et son agent littéraire. Je t'aime moi non plus. Ethelred Tressider et Elsie Thirkettle. Les deux narrateurs de cette histoire. Ethelred écrit des romans sous trois noms différents. Essentiellement des polars. Et ces derniers temps, Ethelred est de moins en moins motivé, et de moins en moins inspiré. Elsie, son agent, n'aime ni les écrivains ni la littérature, mais elle aime bien Ethelred, et donc elle aimerait bien que celui-ci retrouve son imagination. Alors quand Geraldine, l'ex-femme de son écrivain préféré, est retrouvée morte dans des circonstances troublantes, Elsie n'hésite pas une seconde. Et pousse Ethelred à mener l'enquête sur le meurtre de l'excentrique Geraldine. Mais l'écrivain rechigne quelque peu à la tâche. 

De prime d'abord, j'aurais peu de choses à redire sur ce livre, mélange de whodunit classique et de comédie policière à l'anglaise. L.C. Tyler distille assez savamment les indices au fur et à mesure de son histoire pour nous mener tranquillement vers la révélation finale. L'intrigue est plutôt bien ficelée, sorte de puzzle machiavélique, fait de trompe-l'oeil et de chausse-trappes. Et le style d'écriture est limpide et agréable, au service d'un récit assez fluide qui se lit sans problème.

Mais l'ensemble, que ce soit sur le fond et sur la forme, manque de caractère, de densité, et d'inventivité. Et l'évolution de l'histoire est quand même assez prévisible. Au final, une histoire moyenne à l'image de ses personnages finalement. Ou de ce qu'ils représentent. Je m'attendais à plus de suspense, de rebondissements, de chausse-trappes. Le puzzle à reconstituer est sympa mais manque de pièces pour que le résultat soit vraiment à la hauteur. Pour moi, l'énigme est un peu trop facile à résoudre. Sur ce type d'intrigue construit sous forme de puzzle, l'auteur ne doit pas lésiner sur le suspense et les rebondissements. Et plus c'est tordu, mieux c'est, bref l'imagination doit être au rendez-vous. Ici, il n'y en avait pas assez à mon goût. 

L.C. Tyler, Étrange suicide dans une Fiat rouge à faible kilométrage, Pocket, 288 pages, traduit de l'anglais par Julie Sibony, sorti en 2007 (Angleterre) 2012 (France)

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