mercredi 22 mars 2023

11H14, de Glendon Swarthout

 

"Non, jamais, bafouillai-je. Je ne suis jamais allé à la guerre, grâce à Dieu, parce que je suis un pacifiste et probablement un lâche, et j'en suis fier. J'écris des livres sur les mouches, les microbes et les tortues, je ne porterai pas de revolver. Même si je le faisais, je ne le braquerais sur personne et je tirerais encore moins parce que la vie est sacrée. Si je m'étais douté qu'on me demanderait d'aller là-bas armé, jamais je ne..." 

Là-bas, c'est Harding, un bled perdu au milieu du désert du Nouveau-Mexique, et tous près, justement, de la frontière mexicaine. Une petite bourgade remplie de secrets inavouables, et de cadavres dans le placard. Et la mission de Jimmy, personnage principal du livre, consistera à le trouver, ce placard. 

Mais notre Jimmy est-il vraiment taillé pour ce genre de missions qui peuvent s'avérer très très dangereuses ? Car passer si vite du statut d'écrivain inoffensif pour enfants à celui de détective privé enquêtant sur des meurtres et des disparitions dans une bourgade hostile aux étrangers constitue une sacrée marche à franchir. Surtout quand on est aussi trouillard et pacifiste que Jimmy. 

Mais que ne ferait-on pas par amour ? Et il se trouve que Jimmy est toujours aussi fou amoureux  de son ex-femme Tyler. Fou amoureux malgré le fait que Tyler l'a quitté pour un autre écrivain. L'écrivain en question ayant justement trouvé la mort à Harding. Dans des circonstances assez floues. Et c'est bien connu, quand c'est flou c'est qu'il y a un loup. Tyler demande à Jimmy de se rendre à Harding pour découvrir la vérité. 

Je ne vous en dis pas plus et vous laisse le soin de découvrir ce polar qui sent la poudre et l'atmosphère viciée d'une petite ville américaine façon Far West. Un bon vieux roman américain des années 70 comme je les aime, mélange épicé de roman policier historique et de western sanglant. Spécialiste du western, le regretté Glendon Swarthout fait donc une incursion plutôt réussie dans le polar. 

11H14 séduit par son intrigue bien ficelée qui entremêle habilement le passé et le présent et par son attachant personnage principal, qui parviendra jusqu'au bout à garder son sens de l'humour malgré ses nombreux déboires. Sur la forme, je déplore quand même quelques longueurs et quelques lourdeurs dans le récit. Mais globalement ça se lit plutôt bien. Au final, pas un grand polar culte qui marquera à jamais le genre, mais un bon polar qui vous fera passer un agréable moment. 

Glendon Swarthout, 11H14, Gallmeister, 329 pages, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par France-Marie Watkins, sorti en 1979 (Etats-Unis) 1980 (France)

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