mardi 29 août 2023

Prisonniers du ciel, de James Lee Burke

 

Aux origines du phénomène Dave Robicheaux, personnage mythique de la littératoire noire américaine. Ex-lieutenant de la police criminelle de La Nouvelle-Orléans, gérant d'une boutique de location de bateaux dans le bayou, et Shérif adjoint du Comté, qui reprend du service si et seulement si l'affaire à résoudre le touche au plus profond de son coeur et de son âme. Pour être précis, Prisonniers du  ciel est sa première enquête publiée en France, en 1991, mais Dave Robicheaux apparaît pour la première fois dans La Pluie de néon, qui précède donc chronologiquement Prisonniers du ciel. Mais cette deuxième enquête constitue l'un des points d'orgues de l'immense histoire de Dave Robicheaux, que James Lee Burke mit en scène dans plus d'une vingtaine de romans de 1987 à 2020. 

En effet, dans Prisonniers du ciel, Dave Robicheaux va vivre une succession d'événements tragiques qui marqueront à jamais son existence. Je ne m'attarderai pas plus sur l'intrigue, je préfère insister sur l'atmosphère qui imprègne en général chaque roman de cet auteur pas comme les autres. 

Pour celles et ceux qui n'ont jamais lu un livre de James Lee Burke, je vous avertis d'entrée de jeu, ici nous ne sommes pas du tout dans le domaine du thriller classique à l'américaine, riche en suspense et en rebondissements improbables et tordus à souhait. Ce que j'appelle le fast and furious book, vite lu et vite oublié. 

Non, clairement l'oeuvre de James Lee Burke entre plutôt dans cette catégorie de romans noirs qui privilégient la dureté des rapports humains et les atmosphères très réalistes. La réalité pure et dure, le réalisme des personnages et des histoires. Je préfère également vous prévenir que James Lee Burke n'est pas d'une lecture évidente. Encore une fois, on n'est pas dans le roman à suspense commercial qui peut se lire vite. Non, là il faut prendre son temps pour bien s'immerger dans l'univers foisonnant et fascinant de cet auteur au style descriptif, dense, riche. Le style âpre d'un auteur qui aime plus que tout sa région, Le Pays Cajun en Louisiane. J'en profite pour rendre hommage à l'impeccable traduction du regretté Freddy Michalski. 

Chaque roman de James Lee Burke respire le parfum de cette région du Deep South américain. Peut-être ne mettrez-vous jamais les pieds dans le bayou, mais après avoir fini Prisonniers du ciel, vous aurez vraiment l'impression d'y avoir vécu le temps de votre lecture. L'auteur retranscrit avec passion et dans le moindre détail tout un paysage, toute une atmosphère, tout un univers aussi exotique qu'impitoyable. Car oui, nous sommes bien dans le domaine du roman noir, très noir. Si vous souhaitez vous attaquer à l'oeuvre de cette voix à part dans le roman noir qu'est James Lee Burke, je vous conseille donc de commencer par Prisonniers du ciel

James Lee Burke, Prisonniers du ciel, Rivages/Noir, 384 pages, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Freddy Michalski, sorti en 1988 (Etats-Unis) 1991 (France) 

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