Quadragénaire veuf et dépressif, Lew Fonesca arrondit ses
fins de mois en jouant les enquêteurs. Il vit à Sarasota en Floride, "au
royaume des promoteurs immobiliers et des retraités fortunés", et doit
mener une double mission périlleuse: retrouver la jeune femme d'un vieux
promoteur du coin et une jeune adolescente fugueuse.
Mais les deux enquêtes vont s'avérer plus compliquées que
prévu, et les cadavres s'accumuler, sans logique apparente. De facture classique, ce polar vaut surtout pour son
atmosphère très "Mike Hammer", sa description crue et sans concession
de la Floride, et pour l'écriture lumineuse de son auteur.
Une intrigue bien ficelée, rondement menée, un style
simple, et des personnages fouillés qui complètent l'ensemble. Le regretté Stuart Kaminsky a donc créé un personnage qui fait penser aux purs privés de notre enfance, ces hommes solitaires, hargneux, obstinés, qui ne reculaient devant rien pour découvrir la vérité: Mike Hammer, Magnum, ou encore les deux copains dans Riptide.
Biscotti à Sarasota est donc ce que l'on appelle un polar d'atmosphère, un Whodunit dans la plus pure tradition "chandlerienne". C'est sympa, ça se lit tranquillement sans se presser, ça passe comme une promenade tranquille au bord des plages de Sarasota. Une très belle réussite, et une série policière qui se poursuivra avec deux autres opus dans la même veine. Même si Biscotti à Sarasota reste le meilleur d'entre eux.
Stuart Kaminsky, Biscotti à Sarasota, Rivages, 352 pages, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean-Noël Chatain, sorti en 1999 (Etats-Unis) 2005 (France)
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