jeudi 22 septembre 2016

Un petit reconstituant, d'Elizabeth George


Elizabeth George est connue comme le loup blanc dans le milieu du polar, elle a vendu des millions de romans dans le monde entier, faisant jeu égal avec les Patricia Cornwell, Ruth Rendell, P.D. James et autres Mary Higgins Clark. Cette écrivaine américaine a notamment créé un duo d'enquêteurs "chic et choc", l'inspecteur Thomas Lynley et le sergent Barbara Havers. Deux fins limiers qui résolvent des crimes dans la plus pure tradition du Whodunit britannique. En effet, Elizabeth George est passionnée par la Grande-Bretagne, et la plupart de ses romans se déroulent donc outre-Manche. J'ai lu beaucoup de whodunits de l'auteure mettant en scène ses deux enquêteurs fétiches, mais paradoxalement, l'un de mes romans préférés reste à ce jour Un petit reconstituant, un court recueil de trois nouvelles plus truculentes les unes que les autres. 

Thomas Lynley et Barbara Havers font une brève apparition à la fin de la première nouvelle, mais sinon, pour le reste, les personnages sont tout beaux, tout neufs! Un concentré d'humanité dont vous me direz des nouvelles. J'ai pris énormément de plaisir à lire ces trois nouvelles, dont la dernière se déroule en Californie, donc pas en Grande-Bretagne, ce qui est rare pour être souligné. Mais les deux premières nouvelles se déroulent bien dans l'atmosphère So British si chère à l'auteure.  On y retrouve tout ce qui fait le charme des romans de l'auteure: intrigues remarquablement construites, parfaitement ciselées, une écriture pleine de vitalité, et une grande finesse psychologique. Elizabeth George n'a pas son pareil pour décortiquer les comportements, ou plutôt les travers humains. Mais Un petit reconstituant permet également au lecteur de découvrir une nouvelle façette du talent d'Elizabeth George: l'humour grinçant, et très irrévérencieux. Un langage cru, très cru, avec une bose dose de sexe. Ambiance Agatha Christie totalement décomplexée ! J'ai adoré ! 

Bref, trois nouvelles qui se lisent d'une traite, des personnages tellement vrais qu'on a l'impression qu'ils vont sortir du livre à tout moment, et une grande originalité au niveau des intrigues. Je n'en dis pas plus, je vous laisse le soin de découvrir ces trois histoires remplies d'humour noir. Vous prendrez bien Un petit reconstituant avec votre thé, darling, mais faites gaffe à ce que le reconstituant en question ne soit pas empoisonné. On ne sait jamais ! 

Elizabeth George, Un petit reconstituant, Pocket, 224 pages, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Dominique Wattwiller, sorti en 1999 (Etats-Unis) 2000 (France)

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