jeudi 11 juillet 2019

Le Jardin de bronze, de Gustavo Malajovich


Le Jardin de bronze fait partie de ces romans policiers dont j'entends parler depuis fort longtemps. Le genre de livre autour duquel s'est établi un consensus: beaucoup de critiques positives et très peu de critiques négatives. Un polar reconnu pour sa qualité supérieure tant sur la forme que sur le fond. Et donc devenu un ouvrage culte, un incontournable du genre. Alors forcément, j'ai abordé la lecture de ce pavé (plus de 600 pages dans sa version poche,  en petits caractères) avec un niveau d'attente élevé. Alors est-ce que Le Jardin de bronze est bien l'un des meilleurs polars argentins de tous les temps ? Un chef d'oeuvre qui se distingue clairement de la masse ? Oui, dès les premières pages, j'ai senti que j'avais entre les mains un polar pas comme les autres. Il y a du caractère dans ce livre, de la densité, de la profondeur. Une atmosphère particulière se dégage de ce roman à l'intrigue étouffante et haletante de bout en bout. Sur le fond, Le Jardin de bronze raconte de manière très forte la tragédie familiale vécue par Fabian Danubio, personnage principal de ce livre. Un homme qui doit faire face à l'absence de sa fille et au suicide de sa femme. 

Un père brisé qui va chercher sa fille durant dix ans, arpentant sans relâche les rues de la capitale argentine Buenos Aires. Un voyage au bout de l'enfer qui prendra fin au coeur d'Entre Rios, une province de l'Argentine située au nord de celle de Buenos Aires. Fabian va remonter le fleuve Paranà jusqu'au plus profond de la jungle, au coeur des ténèbres. L'auteur rend ici clairement hommage au chef d'oeuvre de Joseph Conrad, qui a inspiré Francis Ford Coppola pour Apocalypse Now.

Sur la forme, ce thriller très noir est une mécanique de précision parfaitement huilée qui emporte tout sur son passage. L'intrigue est parfaitement ficelée, et nous tient en haleine jusqu'à la fin. Les rebondissements sont crédibles, tout est subtilement et efficacement contrôlé de la part de cet auteur confirmé qui connaît et exerce très bien son métier d'écrivain. C'est bien écrit, dans un style limpide, à la fois très précis sur la forme et sur le fond. Le style dense, âpre, détaillé d'un grand écrivain. Les personnages sont fouillés et crédibles. Au final, je confirme que Le Jardin de bronze est un polar culte à se procurer de toute urgence, qui porte la marque d'un grand écrivain. 

Gustavo Malajovich, Le Jardin de bronze, Babel, 608 pages, traduit de l'espagnol (Argentine) par Claude Fell, sorti en 2011 (Argentine) 2014 (France)

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