mardi 25 août 2020

Je sens grandir ma peur, d'Iain Reid

 

Après avoir refermé la dernière page de ce court roman inclassable, j'ai éprouvé un sentiment mitigé. J'ai donc hésité à écrire une critique sur le premier roman de ce jeune auteur canadien. Si vous avez un peu l'habitude d'aller sur ce blog, vous savez que le positif doit l'emporter sur le négatif, sinon je n'écris pas de critique. 

Avec le recul, je me dis que l'auteur m'a donné envie d'aller jusqu'au bout de cette étrange histoire. D'en connaître le dénouement, singulier, il faut bien le dire. Le récit est globalement maîtrisé, l'auteur distille avec talent les indices qui dévoilent petit à petit une vérité inattendue. Donc impression d'ensemble positive, mais on est loin du chef d'oeuvre quand même.


Je sens grandir ma peur appartient à ces romans noirs qui privilégient la complexité des rapports humains et les atmosphères décalées, à la manière d'un Barry Gifford, et qui, ce faisant, se distinguent des purs romans criminels. Effectivement, il n'y a pas d'enquête menée par des policiers dans ce livre. Je sens grandir ma peur est une sorte de road-trip halluciné dans le grand froid canadien. 

La narratrice est une jeune étudiante qui fréquente depuis peu Jake, un jeune homme énigmatique. Celui-ci a décidé de présenter la jeune femme à ses parents, qui habitent dans un bled perdu. Le trajet en voiture s'annonce long et pénible, en raison du temps perturbé et de la neige qui n'arrête pas de tomber. Petit à petit, l'histoire bascule dans une atmosphère de plus en plus étrange et paranoïaque, jusqu'à la chute, stupéfiante. 

Sur la forme, je trouve que globalement l'histoire manque un peu de punch, et met du temps à se mettre en route, ce qui est dommage, surtout que ce roman est assez court, 230 pages dans sa version poche. Mais Iain Reid possède un talent certain pour tenir en haleine ses lecteurs jusqu'au bout. On a envie de connaître le fin mot de cette histoire échevelée. Effectivement, nous aussi lecteurs sentons grandir notre peur au fur et à mesure que nous avançons dans cette histoire angoissante, singulière. 

Iain Reid, Je sens grandir ma peur, Pocket, 228 pages, traduit de l'anglais (Canada) par Valérie Malfoy, sorti en 2016 (Canada) 2018 (France)

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