mercredi 28 octobre 2020

La disparue de la cabine n° 10, de Ruth Ware


La croisière s'amuse ? Non pas vraiment, et ce n'est pas Laura Blacklock qui dira le contraire. Pourtant, sur le papier, tout semblait parfait. En effet, Laura est une journaliste londonienne qui écrit des articles pour un magazine spécialisé dans les voyages. Sauf que la jeune femme ne voyage pas, ne va jamais sur le terrain. Donc couvrir le lancement d'un nouveau yacht qui permet à une poignée de passagers de sillonner les eaux du Grand Nord dans un confort et dans un luxe inégalés, c'est un rêve qui se réalise pour cette jeune femme sensible, qui vient de se faire cambrioler. Malheureusement, le rêve va vite tourner au cauchemar, puisque dès la première nuit, la jeune femme est témoin d'un crime. Je ne vous en dis pas plus, et vous laisse le soin de découvrir ce sympathique huis clos maritime orchestré par une auteure inspirée. 

En toute transparence, je n'avais pas du tout accroché au premier roman de Ruth Ware, arrêté au bout de cinquante pages. C'était mal écrit, l'intrigue était totalement insipide, les personnages n'avaient aucun relief, bref je n'avais pas l'intention de lire d'autres romans de cette auteure anglaise. La disparue de la cabine n° 10 est un cadeau. Je viens de le terminer, oui cette fois-ci je suis allé jusqu'au bout. Car très clairement, ce deuxième opus est nettement meilleur. Ce n'est pas encore du grand polar d'exception, loin s'en faut, mais l'auteure s'améliore !

Déjà, c'est bien mieux écrit, dans un style élégant et limpide, au service d'un récit plutôt bien construit. L'auteure distille savamment les indices, et tarde ainsi à dévoiler la vérité sur la disparition de l'inconnue de la cabine n° 10. Tout est subtilement et efficacement contrôlé de la part de Ruth Ware, qui nous offre un final haletant !

Après, je trouve que le potentiel romanesque de l'histoire n'a pas été totalement exploité. Je m'attendais à une intrigue un peu plus complexe, un peu plus tordue. Il y avait vraiment matière à produire un grand polar, dommage. Car les tenants et aboutissants de l'intrigue sont finalement très classiques, c'est du déjà-vu. Et il y a quand même quelques longueurs dans le récit. Le suspense apparaît vraiment en fin de roman.

Mais globalement, j'ai plutôt bien aimé ce huis clos maritime assez bien ficelé. Un polar So British, hitchcockien, qu'on a envie de lire jusqu'à la fin. Et un personnage principal attachant, sorte de Bridget Jones qu'on retrouvera peut-être dans d'autres romans de l'auteure. Mention assez bien !

Ruth Ware, La disparue de la cabine n° 10, Pocket, 480 pages, traduit de l'anglais par Héloïse Esquié, sorti en 2016 (Angleterre) 2018 (France) 

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