mercredi 7 décembre 2022

Les Trois Meurtres de William Drever, de John Wainwright

 

C'est le deuxième polar que je lis de cet écrivain britannique décédé en 1995. J'avais adoré Les Aveux, un fulgurant roman noir racontant le face-à-face tendu entre un pharmacien, qui vient avouer le meurtre de sa femme, et un inspecteur de police qui va, petit à petit, découvrir une vérité beaucoup plus complexe. J'avais dévoré d'une traite cette histoire formidablement bien écrite et remarquablement bien construite. Un polar psychologique très noir. Alors, ai-je retrouvé le même plaisir de lecture avec Les Trois Meurtres de William Drever, qui vient de paraître chez Sonatine ? En partie seulement. J'ai lu jusqu'au bout ce polar, et c'est la raison pour laquelle je publie cet article. L'intrigue reste suffisamment bien ficelée pour que cela donne envie d'en connaître le dénouement, mais mon avis est globalement mitigé. 

Trois meurtres, donc, comme l'indique le titre du livre, commis par un certain William Drever. Trois meurtres sordides de prostituées commis par un père de famille en apparence sans histoire. Celui-ci est jugé coupable puis écroué. Laissant derrière lui toute une famille dévastée et jetée en pâture aux médias et à la population aussi bien locale que nationale. Carol, sa femme, fait une tentative de suicide. Ses parents, des gens simples, ne comprennent pas comment leur fils a pu commettre de telles atrocités. Sa soeur, Barbara, et la soeur de Carol, Liz, entrent en contact avec Ruth, une femme très mystérieuse qui semble avoir des informations cruciales susceptibles d'innocenter William. 

Dans ce livre, j'ai retrouvé cette acuité psychologique qui caractérise l'auteur. Cette faculté à dresser des portraits très réalistes de personnages ordinaires qui se retrouvent confrontés à une situation extraordinaire. Cette capacité à construire une intrigue à plusieurs voix, en forme de pièce de théâtre tragique. On a envie de savoir comment l'histoire et les personnages qui la composent vont évoluer. Et comment tout ce drame va s'achever. 

Et malheureusement j'ai été plutôt déçu de la façon dont s'achève cette histoire. Je trouve que la fin est trop rapide, et un peu trop tirée par les cheveux. Sur la forme, le récit manque parfois de limpidité, de clarté. Et la clarté est essentielle quand l'histoire est racontée par de nombreux personnages qui se chevauchent tout au long du récit. Sinon, on finit par s'engluer dans l'histoire, et c'est ce que j'ai parfois ressenti. Un manque de fluidité. 

Au final, un roman noir psychologique d'assez bonne facture écrit par un auteur qui avait suffisamment de métier pour tenir ses lecteurs en haleine jusqu'au bout de l'histoire. Mais on est plus près du minimum que du maximum quand même. Si vous n'avez jamais lu un roman de cet auteur, je vous conseille plutôt de commencer par Les Aveux

John Wainwright, Les Trois Meurtres de William Drever, Sonatine, 240 pages, traduit de l'anglais par Clément Baude, sorti en 1982 (Angleterre) 2022 (France)

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