vendredi 18 juillet 2014

Le Journal d'Edith, de Patricia Highsmith


En apparence, rien d’extraordinaire que ce journal d’Edith, le journal banal d’une femme au foyer américaine, mais quelle noirceur, quelle progression diabolique, quelle histoire tragique magnifiquement orchestrée par Patricia Highsmith, jusqu’au dénouement triste, affreux. Peut-être le pire dénouement dans l’histoire du roman noir. 

Durant plus de vingt ans, Edith tient son journal. A vingt-cinq ans, mariée, mère d’un garçon sans grande personnalité, elle essaie de ne pas s’ennuyer. A près de cinquante ans, elle ne voit plus dans son existence qu’un lent naufrage dans la médiocrité absolue. Je demande toujours à un roman de me procurer des émotions, et au fur et à mesure de la lecture, c’est l’effarement et la révolte qui prédominent, devant le destin cruel qui s’acharne sur cette pauvre Edith. 

Pauvre femme qui n’a rien fait pour mériter ça, et qui s’enfonce inexorablement dans un enfer quotidien bouleversant, terrible. Une descente aux enfers physique et surtout psychique, sans solution, sans répit, qui fait froid dans le dos. Il faut avoir les nerfs bien accrochés pour lire ce roman très dur, extrêmement bien écrit par celle qui fut la reine du crime à son époque. Le chef d’oeuvre de Patricia Highsmith !

Patricia Highsmith, Le Journal d'Edith, Le Livre de Poche, 480 pages, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Alain Delahaye, sorti en 1977 (Etats-Unis) 1978 (France) 

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