mardi 9 juin 2015

Un jambon calibre 45, de Carlos Salem


Caliente caliente ! Il fait chaud dans les rues de Madrid, au sens propre comme au sens figuré. Un jambon calibre 45 est un mélange détonnant de sensualité toute latino et d’humour noir, décalé. Carlos Salem, auteur argentin installé en Espagne, s’affirme comme le maître latino du polar déjanté, aux antipodes des thrillers calibrés à multiples rebondissements. Ici le maître mot c'est: absurde. Sur le fond, ce roman atypique raconte les mésaventures de Nicolàs Sotanovsky, un jeune argentin fraîchement débarqué en Espagne qui va se retrouver embarqué, bien malgré lui, dans une histoire trouble de gangsters et de femmes fatales. L’intrigue policière importe peu, ce sont surtout les personnages qui sont au centre de cette histoire. Avec une forte dose d’érotisme. Car notre anti-héros est littéralement cerné par de véritables bombes sexuelles qui s’arrachent sa vertu !

Sur la forme, l’univers de Carlos Salem me fait penser à celui de Kinky Friedman: le style d’écriture est souvent métaphorique, imagé, avec un soupçon de mélancolie désabusée. A l’instar de Kinky Friedman, l’anti-héros se pose des questions sur sa vie en particulier, et sur l’existence en général. Certains passages sont même carrément poétiques, mais la constance c’est l’humour, un humour absurde souvent très cru qui tranche avec le côté poétique. Sans parler des scènes érotiques !  Cela donne au final un roman “chaud” d’une formidable originalité, truffé de situations cocasses. Une formidable surprise, une symbiose réussie entre roman noir et polar absurde !

Carlos Salem, Un jambon calibre 45, Babel, 352 pages, traduit de l'espagnol par Claude Bleton, sorti en 2011 (Espagne) 2013 (France)

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