vendredi 15 décembre 2017

À découvert, d'Harlan Coben


Je crois que je me souviendrai toujours de mon premier polar: Caïus et le gladiateur de l'écrivain allemand Henry Winterfeld. Pourtant c'était il y a presque trente ans en arrière. Mais je m'en souviens car c'est le premier roman que j'ai réussi à lire jusqu'à la fin. J'avais huit ans. Quelle fierté pour moi d'avoir enfin fini un livre. C'était un polar. Comme quoi il n'y a pas de hasard. Ensuite, j'ai dévoré Les six compagnons, Le club des cinq, Alice, Michel, et Les trois jeunes détectives (ma série préférée). Puis vers 13 ans, j'ai attaqué les Agatha Christie. Et enfin, à l'adolescence, j'ai basculé, comme bon nombre de gens de ma génération, dans l'univers de Stephen King. Le parcours classique. Aujourd'hui, j'en suis à plus de deux mille polars lus, dont le dernier s'appelle À découvert de Harlan Coben, le maître du suspense à l'américaine. 

Et quand je me suis mis à chercher sur le web une photo de la première de couverture pour mon article, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que le livre était classé dans la catégorie Pocket Jeunesse. Pourtant l'exemplaire que j'ai acheté est bien un Pocket pour adultes, reconnaissable par la petite goutte de sang sur le dos de l'ouvrage. Mais non, c'est bien un Pocket Jeunesse, disponible dans la collection 15 ans et plus. Et force est de constater que cette première enquête de Mickey Bolitar peut être lue aussi bien par un adolescent que par un adulte. Du coup, ça m'a rappelé des souvenirs. Nostalgie quand tu nous tiens.

Le héros de cette histoire s'appelle donc Mickey Bolitar, un adolescent en apparence comme les autres, qui entre au lycée, joue au basket, et sort avec une ravissante jeune fille de son âge. L'ado typique auquel les lecteurs du même âge peuvent facilement s'identifier (c'est le but). Sauf que Mickey Bolitar a vécu, vit et vivra encore de nombreuses aventures hors du commun. Des évènements improbables: Mickey est victime d'un terrible accident de voiture, dont il sort indemne. Mais pas son père qui y laissera la vie. Sa mère, une ancienne joueuse professionnelle de tennis, effondrée par la mort de son mari, devient une junkie, et passe son temps dans des cliniques de désintoxication. Mickey vit dans le sous-sol de la maison familiale, en compagnie de son oncle, le célèbre Myron Bolitar, personnage bien connu des lecteurs de Harlan Coben. Attendez ce n'est pas fini, si vous connaissez Harlan Coben, vous savez que la star du thriller à l'américaine est dotée d'une imagination débordante. La petite amie de Mickey disparaît sans laisser de traces, et la vieille folle du coin, qui vit dans une maison hantée, affirme que le père de Mickey est toujours vivant. Sacré programme.

Dans cette nouvelle série policière, on retrouve tout ce qui fait la force de Harlan Coben: une intrigue captivante, pleine de suspense et de rebondissements improbables. Des personnages attachants. Un style incisif, percutant, au service d'un récit fluide, et sans temps mort. Des dialogues enlevés. Et surtout, l'ultime rebondissement à la toute dernière phrase du livre, qui laisse entrevoir une suite palpitante. Cette première enquête de Mickey Bolitar pose les bases d'une série à l'américaine efficace et bien menée. Mais par contre, je ne mettrai pas ce livre entre les mains d'adolescents plus jeunes. 15 ans c'est la limite, à mon sens. Certains passages du livre sont quand même difficiles d'un point de vue émotionnel, notamment lorsque l'auteur parle d'Auschwitz. Après, c'est mon avis, ça n'engage que moi. Avec l'éternel débat en toile de fond: doit-on préserver le plus longtemps possible l'innocence de nos enfants? Ou doit-on les confronter dès que possible à la part de noirceur présente dans ce monde ? Difficile de répondre. 

Harlan Coben, À découvert, Pocket Jeunesse, 288 pages, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Cécile Arnaud, sorti en 2011 (Etats-Unis) 2012 (France)

Du même auteur sur ce blog:
Disparu à jamais ; Faute de preuves

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