jeudi 19 novembre 2015

Faute de preuves, d'Harlan Coben


Harlan Coben écrit comme il respire, c'est un écrivain très prolifique qui ne manque pas d'imagination, et ce qui est bluffant chez ce grand bonhomme, c'est qu'il parvient à maintenir une grande qualité au niveau de ses productions. J'ai dû lire une quinzaine de thrillers de l'auteur, et j'ai rarement été déçu. Le style d'écriture est toujours fluide, alerte, les dialogues sont percutants et truculents, Coben a une gouaille inimitable qui donne beaucoup de charmes à ses polars. Ses personnages sont attachants, et ils semblent tellement vrais qu'on a l'impression qu'ils vont sortir du livre à tout moment. Pour moi Coben est le chef de file de ce que j'appelle le fast and furious book, c'est du page turner palpitant, plein de suspense et de rebondissements, du thriller vite lu et vite oublié. 

Rien de péjoratif dans cette description, il faut du talent et beaucoup d'imagination pour écrire ce type de roman, et Harlan Coben est le meilleur dans ce registre, avec Lisa Gardner, Linwood Barclay, ou côté français Michel Bussi et Bernard Minier. 

Faute de preuves réunit tous les ingrédients du thriller captivant qu'on ne lâche pas: une adolescente qui disparaît, un prédateur sexuel soupçonné de meurtre qui disparaît à son tour, une journaliste chevronnée qui va enquêter sur le passé de ce prédateur, dévoilant ainsi une terrifiante machination, et une atmosphère qui sent la poudre et l'atmosphère viciée d'une petite bourgade américaine. Comme d'habitude, tout est subtilement et efficacement contrôlé de la part de l'auteur, qui s'amuse à faire monter notre palpitant au fur et à mesure qu'apparaît l'incroyable vérité. C'est du thriller sympa, bien mené, bien écrit. Un excellent cru, même si à ce jour, mon préféré reste de très loin Disparu à jamais. 


Enfin, au travers de l'intrigue, Harlan Coben aborde des thèmes universels tels que la culpabilité et le pardon, et surtout un sujet très actuel: l'e-réputation, ou web-réputation. Ou comment votre vie peut devenir un enfer, si quelqu'un vous en veut et décide de vous détruire en ruinant votre image sur le Web. Quitte à colporter de fausses informations sur vous. Les conséquences peuvent être dramatiques, parce que tout le monde croit, souvent à tort, au fameux dicton: "il n'y a pas de fumée sans feu!". Dans Faute de preuves, Coben a imaginé le pire scénario possible, et la mise en situation décrite est saisissante, effrayante. Tout va très (trop) vite de nos jours !

Harlan Coben, Faute de preuves, Pocket, 480 pages, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Roxane Azimi, sorti en 2010 (Etats-Unis et France)

Du même auteur sur ce blog:

Disparu à jamais
A découvert

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