lundi 16 juillet 2018

À la trappe, d'Andrew Klavan


Selon moi, le traducteur aurait dû trouver un autre titre à ce polar américain de la fin des années 80. Ou à la limite enlever le À et ne garder que La Trappe, qui aurait été mot pour mot la traduction exacte du titre d'origine: The Trapdoor. Car ça peut donner l'impression qu'on s'apprête à lire un polar drôle, voire déjanté. On est très très loin du compte. Car À la trappe est un sombre suspense psychologique à l'américaine. Un polar crépusculaire.

Le personnage principal de ce court roman se prénomme John Wells, un journaliste quadragénaire aux multiples façettes: tour à tour drôle, cynique, tourmenté, suicidaire, violent mais profondément humain. Le roman mérite d'être lu rien que pour cet anti-héros singulier. On plonge avec John dans les arcanes de la rédaction du New York Star et les mesquineries de la presse américaine. À 45 ans, John Wells fait donc figure de vieux routier face au nouveau rédacteur en chef qui a vingt ans de moins que lui, et qui privilégie le sensationnel à l'information. Et qui va commander à John un article sur des suicides d'adolescents survenus dans une petite ville. Ce n'est pas anodin, et c'est surtout cruel pour John, dont la fille a mis fin à ses jours cinq ans auparavant. Commence pour le pauvre John une enquête traumatisante dont il ne sortira pas indemne. Et nous lecteurs non plus!

Premier volet de la tétralogie culte d'Andrew Klavan mettant en scène le mythique John Wells, À la trappe est un polar d'atmosphère assez court, et d'une redoutable efficacité. Un suspense de tout premier ordre, sans gras, sans longueurs, haletant du début à la fin. L'auteur signe une intrigue prenante, riche en rebondissements, et baignant dans une ambiance glauque digne des meilleurs thrillers du genre. Un véritable page turner à l'américaine, très bien écrit, dans un style précis et incisif, qui aborde également des thèmes sensibles, avec justesse. Un polar culte à l'atmosphère singulière, je recommande la tétralogie John Wells dans son intégralité. 

Andrew Klavan, À la trappe, À Vue d'Oeil, 280 pages, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Daniel Vita, sorti en 1989 (Etats-Unis) 2001 (France)

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