vendredi 7 septembre 2018

Que la bête s'éveille, de Jonathan et Jesse Kellerman


Les Kellerman sont une vraie famille d'écrivains de romans policiers. Il y a le père Jonathan, auteur prolifique de plus d'une trentaine de romans dont la plupart mettent en scène le duo mythique Alex Delaware/Milo Sturgis. Il y a ensuite la mère Faye, également auteure d'une trentaine de polars dont la plupart mettent en scène le duo Peter Decker/Rina Lazarus. Et puis il y a le fiston Jesse auteur du célèbre thriller Les Visages. Mon préféré de ce jeune auteur étant Bestseller, un très bon pastiche de roman d'espionnage. 

Bref, chez les Kellerman, on pense polar, on vit polar. Pas étonnant donc si le père et le fils ont décidé d'unir leurs talents pour écrire Que la bête s'éveille, une histoire stupéfiante mettant en scène des personnages hors normes. 

Enquête policière, mythologie juive, et quête identitaire forment la trame d'une intrigue riche en rebondissements. Et il flotte autour de cette histoire une aura sombre, surnaturelle, un parfum de fantastique, de mystère. Une atmosphère décalée, originale. Que la bête s'éveille (Le Golem d'Hollywood dans sa version grand format chez Seuil) réunit tous les ingrédients du thriller qu'on a envie de lire jusqu'au bout. Les amateurs de romans policiers seront comblés par cette enquête sur des meurtres en série, qui nous emmène à Los Angeles, à Prague et à Oxford. Je vous résume en quelques mots l'intrigue: Jacob Lev, un flic à la dérive est chargé par une unité spéciale du Los Angeles Police Departement d'enquêter sur un meurtre: un corps sans tête retrouvé dans une maison abandonnée. Dans la cuisine, le mot JUSTICE a été gravé en hébreu. Or il se trouve que Jacob est juif. Au fur et à mesure de ses découvertes, l'enquêteur réalise qu'il a ouvert une véritable boîte de Pandore. Et que sa propre famille est concernée. 

Que la bête s'éveille est donc un serial killer thriller haletant doublé d'un passionnant récit mythologique sur l'origine du Golem. Les amateurs de thrillers ésotériques au sens large du terme y trouveront donc également leur compte. Sur la forme, c'est plutôt bien fichu: le style d'écriture est globalement limpide, les dialogues enlevés, les explications claires. Et il y a de l'humour, beaucoup d'humour, ce qui atténue le côté dramatique de ce récit. Qui flirte allègrement avec le fantastique. Bref, un très bon thriller à l'américaine, un livre à grand spectacle, encensé par le maître Stephen King, qui a été bluffé par l'univers créé par les deux auteurs. Je n'ai pas encore lu la suite, Que la bête s'échappe. Qui, je l'espère, lèvera le voile sur quelques questions restées sans réponse dans le premier volet. Mystère, mystère !

Jonathan et Jesse Kellerman, Que la bête s'éveille, Points, 672 pages, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Julie Sibony, sorti en 2014 (Etats-Unis) 2015 (France)

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