lundi 22 août 2022

Il faut tuer Lewis Winter, de Malcolm Mackay

 

Tout, tout, tout, vous saurez tout sur le tueur. Plus précisément sur le métier de tueur à gages dans les rues de Glasgow. Une sorte de "vis ma vie" finalement, en l'occurence celle de Calum MacLean, tueur à gages free-lance. Et cette liberté, cette indépendance, Calum y tient beaucoup, lui qui prend très très au sérieux son métier. Car le jeune homme ne tue jamais pour le plaisir, Calum est un professionnel qui tue pour l'argent, qui tue pour vivre. Pas de sentiments, pas d'états d'âme, on lui confie une mission, il la remplit méthodiquement, froidement, efficacement. Rien n'est laissé au hasard. Alors évidemment les gangsters se l'arrachent, les truands de Glasgow veulent l'embaucher, notamment Peter Jamieson et John Young, dont le tueur maison, Frank, vient de se faire poser une prothèse de hanche. Frank vieillit, Franck est sur le déclin.

Alors Peter et John lui cherchent un remplaçant et proposent à Calum de tuer un certain Lewis Winter, dealer à la petite semaine. Calum accepte la mission. L'auteur nous raconte dans les moindres détails comment cette mission va être remplie. Mais pas seulement, je ne vous en dis pas plus et vous laisse le soin de découvrir le premier volet très réussi de la Trilogie de Glasgow. 

Au premier abord, l'intrigue et les thèmes abordés sont très classiques, Il faut tuer Lewis Winter est une histoire de gangsters, de tueurs et de flics. Calum tue un gangster pour le compte d'autres gangsters, et les flics de Glasgow cherchent à découvrir la vérité sur la mort du gangster. En outre, l'immersion dans la vie d'un tueur à gages est un thème récurrent abordé aussi bien dans la littérature que dans la bande dessinée. Je fais ici référence à l'excellente série Le Tueur, de Matz (scénario) et Jacamon (dessins), publiée chez Casterman à la fin des années 90. 

Mais Malcom Mackay fait preuve d'une formidable originalité dans la façon de raconter l'histoire en utilisant une écriture très comportementaliste, et un style plein d'énergie et de vitalité, d'une extraordinaire précision. Et d'une bluffante concision. Tout sonne juste dans ce mélange subtil de roman noir et de polar d'enquête. Tout est crédible, réaliste, que ce soit au niveau de l'intrigue ou au niveau des personnages, dans leurs réactions, leurs attitudes. En effet, l'auteur s'intéresse aux motivations de tous ses personnages, il décrit précisément le cheminement psychologique qui va les amener à agir de telle ou telle manière, en fonction d'une situation donnée. 

Au final, un très bon polar, noir, obsédant, des thèmes certes classiques mais abordés d'une manière très originale. L'auteur s'inscrit dans le souci d'une narration réaliste et dévoile les coulisses peu reluisantes d'un monde implacable, impitoyable au sein duquel personne ne se fait de cadeaux. J'ai vraiment hâte de lire la suite. 

Malcolm Mackay, Il faut tuer Lewis Winter, Le Livre de Poche, 309 pages, traduit de l'anglais par Fanchita Gonzalez Batlle, sorti en 2013 (Ecosse et France)

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