lundi 2 novembre 2015

Cuba Libre, de Nick Stone


Il y a deux Cuba: Le Cuba policé, de façade pour les touristes, et le vrai Cuba, celui du socialisme à la Fidel Castro. Un Cuba dévasté, chaotique, au seuil de l'apocalypse. C'est ce Cuba là que nous dépeint, de manière crédible, le très talentueux Nick Stone, dans son dernier roman, clôturant une trilogie qui fera vraiment date dans l'histoire du polar. Après le très spectaculaire Tonton Clarinette, et l'envoûtant Voodoo Land, Cuba Libre retrace la dernière enquête, ou plutôt quête du privé Max Mingus, un ex-flic désabusé qui traque des ombres, à commencer par celles qui jalonnent sa vie. Une quête de vérité aussi, sur les morts violentes des deux êtres qui ont façonné sa vie: son coéquipier et meilleur ami Joe Liston, le juste, et son mentor et père de substitution Eldon Burns, le pourri. 

Ancien chef de la police de Miami, Burns est assassiné de deux balles dans les deux yeux. Liston est assassiné de la même façon, cette fois-ci sous les yeux de Max. Son enquête va le conduire sur les traces de la mystérieuse et insaisissable Vanetta Brown, et l'entraîner dans un road-trip hallucinant et noir comme le cauchemar sur les routes de Cuba. Un pays ravagé par la misère.

On retrouve dans ce roman tout ce qui fait la force de Nick Stone: une intrigue complexe et palpitante, une écriture musclée et spectaculaire, des dialogues percutants, des scènes chocs, et un final déchirant et inoubliable. Cuba Libre est pour moi le roman le plus noir de l'auteur à ce jour, c'est aussi un thriller politique d'une implacable lucidité. L'auteur en profitant pour critiquer le socialisme à la Fidel Castro, mais également l'impérialisme américain. Pas de manichéisme donc, juste la triste réalité. Les riches s'enrichissent, et les pauvres s'appauvrissent ! 

Nick Stone, Cuba Libre, Gallimard, 512 pages, traduit de l'anglais par Samuel Todd, sorti en 2011 (Royaume-Uni) 2013 (France)

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