lundi 24 juin 2019

Mariachi Plaza, de Michael Connelly


Michael Connelly fait depuis très longtemps partie des écrivains les plus prolifiques du roman policier. En moyenne, un voire même deux polars par an. Toute la redoutable efficacité du polar américain incarnée par ce maître du Whodunit qui continue de mettre en scène son personnage fétiche, l'inspecteur Bosch. Qui résout ses affaires avec sa ténacité habituelle, à un an de la retraite. Toute sa vie continue de tourner autour de son travail, Bosch consacre tout son temps et toute son énergie pour trouver des meurtriers, découvrir la vérité, rétablir des injustices. Alors évidemment, il lui reste peu de temps pour s'occuper de sa fille. Mais c'est comme ça, c'est Bosch, et l'on se demande vraiment comment notre inspecteur occupera ses journées lorsque sonnera le glas de la retraite.


Mais en attendant Bosch continue avec acharnement et dévouement à travailler sur des Cold Cases réputés insolubles. Et fait tout son possible pour partager et transmettre sa passion du métier à sa jeune coéquipière, la très prometteuse Lucia Soto, qui semble en tout cas posséder toutes les qualités requises. Dans Mariachi Plaza, le binôme mène de front deux enquêtes distinctes et périlleuses, sur fond de racisme et de magouilles politiques. D'un côté, le mariachi Orlando Merced qui vient de mourir des suites d'une balle reçue dix ans plus tôt. Il s'agit pour nos deux enquêteurs de retrouver la personne qui a tiré cette balle et de rendre justice à la famille du mariachi. De l'autre, un incendie criminel survenu dans le Los Angeles des années 90,  qui a coûté la vie à plusieurs personnes, dont des enfants. Lucia Soto fait partie des enfants qui ont survécu à cette terrible tragédie. Et a soif de justice. Mais d'un côté comme de l'autre, les pistes sont très très minces, mais ne vous inquiétez pas, aucune affaire, si difficile soit-elle, ne résiste au talent du mythique Bosch. Qui s'adapte comme il peut aux évolutions de son métier et de son institution. Mais sa hiérarchie est bien décidée à ne pas lui faire de cadeau, ce monde est impitoyable même pour les inspecteurs chevronnés.

Je trouve que globalement Michael Connelly parvient à maintenir une bonne qualité au niveau de ses productions. Pour moi, seuls les trois opus suivants se situent un ton en dessous de ces autres productions:  Wonderland Avenue, Echo Park, et Darling Lilly. Et encore, on ne peut pas parler de déceptions, puisque je les ai quand même terminés. Mariachi Plaza est un très bon cru, c'est une mécanique de précision parfaitement huilée, du cousu main pour les amateurs de romans policiers classiques et réalistes. Tout y subtilement et efficacement contrôlé de la part d'un auteur confirmé qui maîtrise totalement son art. Deux enquêtes rondement menées et pleines de rebondissements vous attendent. Au final, un très bon whodunit fort bien documenté et le portrait lucide d'une société américaine inégalitaire qui n'échappe pas aux magouilles politiques et au racisme. 

Michael Connelly, Mariachi Plaza, Le Livre de Poche, 512 pages, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Robert Pépin, sorti en 2014 (Etats-Unis) 2016 (France)

Du même auteur sur ce blog:
Le poète ; Le dernier coyote ; Dans la ville en feu

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