mercredi 15 janvier 2020

La femme qui valait trois milliards, de Boris Dokmak


J'avoue, d'entrée de jeu, que j'ai failli arrêter plusieurs fois la lecture de ce polar. Je ne comprenais pas où voulait en venir l'auteur, j'arrivais difficilement à suivre l'histoire, ou plutôt les histoires. Et enfin, j'avais du mal à accrocher au style d'écriture particulier de l'auteur. Heureusement que j'ai persévéré, car je serais passé à côté d'un très très bon polar. Un véritable ovni dans le ciel déjà bien chargé du polar, un thriller inclassable d'une formidable originalité. On va dire que le premier tiers du livre fut difficile, mais ensuite ce n'est que du bonheur de lecture, croyez-moi sur parole. Vous l'aurez compris, le terme qui me vient à l'esprit pour qualifier ce polar pas comme les autres c'est: originalité. Tout est original, novateur dans ce livre: son intrigue, son atmosphère, la construction du récit, les personnages, et l'écriture. 

Un style hors du commun, à la fois simple et sophistiqué, descriptif, et à la fois cru, familier et érudit, élégant. Un style déroutant au début, auquel on s'habitue. Qui permet finalement de donner une certaine consistance à cette histoire complètement dingue, folle. Un mélange des genres, des styles totalement improbable. Même les repères spatio-temporels sont complètement chamboulés. L'auteur nous emmène dans le passé, dans le présent, dans le futur, en Lybie, au Mexique, en Russie, en Belgique, bref aux quatre coins du monde...

Je ne sais même pas comment vous faire un résumé de l'intrigue, complexe, tordue. C'est tellement dingue, tellement improbable. Le regretté Boris Dokmak a fait preuve d'une vertigineuse inventivité en mélangeant des thèmes variés: médecine légale, égyptologie, cosmétologie, espionnage, crimes rituels, disparitions inexpliquées... Le tout formant un thriller baroque, érudit, sorte d'opéra policier génial, "tarantinesque", riche en suspense et en rebondissements. Il y a de l'action, de la réflexion, de la tendresse, de la violence, des scènes chocs, il y a de tout, La femme qui valait trois milliards est une histoire stupéfiante mettant en scène des personnages hors normes. Mais c'est aussi une radiographie féroce de nos sociétés modernes, en général, et de la jet-set en particulier. 

Au final, un roman haletant, d'une intelligence, d'un foisonnement, et d'une maîtrise exceptionnels. Un thriller littéralement hallucinant. Un livre cultissime, titanesque, puissant, à ne manquer sous aucun prétexte. 

Boris Dokmak, La femme qui valait trois milliards, La Mécanique Générale, 758 pages, sorti en 2013

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