lundi 4 juillet 2022

Mako, de Laurent Guillaume

 

"Celui qui combat les monstres doit veiller à ne pas devenir lui-même un monstre, ce faisant. Quand vous regardez au fond de l'abîme, l'abîme vous regarde lui aussi."

Nous réagissons tous à notre manière face à une situation difficile, en fonction de notre vécu, de notre expérience et de notre intelligence, au sens large du terme. Mais une chose est certaine, il n'existe aucune formation qui prépare à ce que les êtres humains sont capables de s'infliger entre eux. La question est de savoir comment y faire face, et comment ne pas sombrer, justement, dans l'abîme. Car une fois que vous y êtes, il vous sera très difficile d'en sortir. Posez donc la question à Mako, policier de la BAC depuis des années, trop d'années. Un flic investi, tenace, qui connaît les bas-fonds franciliens comme sa poche. 

Mais aussi un flic tourmenté, instable, devenu un électron libre et surtout incontrôlable, qui va se lancer dans une traque sans merci, sans concession. Jusqu'à la folie. Je ne vous en dis pas plus et vous laisse le soin de découvrir ce très bon polar, certes classique au niveau de son intrigue, mais d'une redoutable efficacité. Mako est une vraie bonne histoire de flics et de gangsters, sur fond de prostitution et de trafic de drogues. Un polar violent, sanglant, testostéroné à mort, et noir comme le cauchemar, âmes sensibles s'abstenir, ici personne ne se fait de cadeau, bien au contraire. 

Mako appartient à ces romans noirs qui privilégient la dureté des rapports humains et un total ancrage dans la réalité et qui, ce faisant, se distinguent des purs romans criminels. Il y a bien une enquête policière, mais ce n'est pas ce qu'on retiendra le plus de ce roman noir et saignant. Une histoire de flics et de mafieux racontée par un flic, rien de tel que le vécu pour apporter de la matière et de la crédibilité à son histoire. 

Sur la forme, le style d'écriture est incisif, et surtout très visuel, au service d'un récit très fluide, sans gras, sans fioritures. Avec toujours une volonté de coller un maximum à la réalité, sans pour autant oublier le côté romanesque. Un mélange très épicé de fiction et de réel, au dénouement crépusculaire et tarantinesque. Sorti pour la première fois en 2009, ce polar décapant, et très noir n'a rien perdu de son actualité. Le premier volet réussi de la trilogie Mako

Laurent Guillaume, Mako, Le Livre de Poche, 352 pages, sorti pour la première fois en France en 2009.

Je vous conseille aussi:

1 commentaire:

Céline a dit…

Merci pour la découverte, je me le note !
Bonne journée