lundi 17 janvier 2022

Les cicatrices de la nuit, d'Alexandre Galien

 

Deux termes me viennent immédiatement à l'esprit pour qualifier ce polar : classique et efficace. L'auteur, Alexandre Galien, rejoint la longue liste des policiers devenus écrivains, avec ce roman qui a remporté le très convoité prix du Quai des Orfèvres. Le jury a certainement été sensible à la description très réaliste des rouages de la police parisienne. En effet, l'auteur, qui a travaillé pendant plusieurs années au sein de la Direction Régionale de la Police judiciaire, a toute légitimité pour nous raconter précisément le quotidien d'un groupe d'enquête. Ici dirigé par le commandant Philippe Valmy, qui vient d'être muté à la brigade criminelle, après vingt ans passés à la brigade de répression du proxénétisme. Le baptême du feu va être terrible pour Valmy, qui se lance sur les traces d'un tueur en série de prostituées.

Le pauvre commandant doit donc à nouveau replonger dans les milieux interlopes du Paris nocturne, puisque la première victime du tueur est une de ses anciennes indics. 

Sur le fond, rien de nouveau sous le soleil, c'est du déjà-vu, c'est du grand classique, mais l'intrigue est prenante du début à la fin, avec son lot de révélations et de rebondissements. L'auteur fait preuve d'une redoutable efficacité dans la conduite de son récit, il n'y a pas de temps mort, pas de gras, pas de fioritures. En outre, le livre regorge d'expressions et de termes familiers propres au milieu policier. De manière générale, l'auteur s'inscrit dans le souci d'une narration réaliste et dévoile les coulisses de la police parisienne, avec sa hiérarchie, ses codes, ses méthodes, et ses rapports humains. Un portrait complet, fouillé, que j'ai trouvé globalement assez intéressant.

Petit bémol, même si ces termes et expressions sont souvent expliqués par l'auteur dans des notes en bas de page, je trouve qu'on s'y perd un peu parfois, et que le récit peut manquer de clarté à certains moments. De par ce côté un peu trop familier. Trop de réalisme tue le réalisme. Après, globalement, c'est plutôt bien écrit dans un style incisif et percutant. Et l'auteur rend un vibrant hommage à ses collègues, dont la plupart s'investissent corps et âme dans leur métier. Au final, un polar tranchant, nerveux, et très noir !

Alexandre Galien, Les cicatrices de la nuit, Fayard, 360 pages, sorti pour la première fois en 2019. 

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