mardi 6 juin 2017

Le cercle, de Bernard Minier


"...., un homme empêtré dans ses contradictions, un homme hanté par son passé, plein de colère et de tendresse en même temps, dont le moindre geste, la moindre parole donnaient à penser qu'il savait que le poids de l'humanité est fait des actions additionnées de chaque homme et de chaque femme. Elle n'avait jamais connu homme plus mélancolique. Et plus droit." Cette phrase tirée du deuxième roman de Bernard Minier, Le cercle, décrit très bien la personnalité complexe et tourmentée du commandant Servaz. Figure désormais mythique de la littérature policière française. Et le pauvre Servaz n'a pas fini de se faire du mauvais sang, car rien ne lui sera épargné dans cette nouvelle enquête riche en émotions. Bernard Minier nous entraîne dans un vortex de terreur, avec ce polar sombre, vertigineux, saturé d'adrénaline. 

Juin 2010: Alors que le pays tout entier assiste, médusé, à la déchéance de son équipe nationale à la coupe du monde en Afrique du Sud, le commandant Servaz doit enquêter sur le meurtre d'une jeune prof, qui enseignait la littérature à l'université de Marsac. Une petite ville, en apparence tranquille, surnommée l'Oxford du Sud-Ouest, que Servaz connaît bien. Car le commandant y a passé toute sa jeunesse d'étudiant. Un retour aux sources qui va s'avérer très très mouvementé. 

Le cercle hisse définitivement Bernard Minier au rang des plus grands auteurs français de romans à suspense. Après Glacé, l'auteur confirme avec Le cercle son immense talent pour échafauder des intrigues diablement efficaces. C'est du grand spectacle, presque 800 pages d'action, de suspense, de frissons, et de rebondissements. Du grand art. Un récit mené avec une dextérité hors du commun. Un style d'écriture très dynamique, plein de vitalité. Et un sens du détail qui incite le lecteur à conserver une vigilance de tous les instants. Sur le fond, Le cercle est une sorte de symbiose démoniaque entre Le Cercle des poètes disparus et Le maître des illusions. Un polar de campus, mais pas que. J'ai également aimé la dimension politique du roman, permettant à l'auteur de porter un regard acéré, et lucide sur le monde politico-financier. Qui fait d'ailleurs tristement écho à l'actualité. Alors que ce thriller explosif a été écrit au début de la décennie en cours. 

Au final, un deuxième roman dont la qualité est supérieure au premier. J'avais bien aimé Glacé, Mais j'ai pris plus de plaisir à lire Le cercle. Je trouve que le récit est plus fluide, il y a moins de longueurs. Et l'intrigue est plus complexe, plus élaborée. L'auteur laisse encore plus libre cours à son imagination débordante. Et Bernard Minier n'en manque pas d'imagination, ça c'est sûr! Cependant, je recommande de lire Glacé avant Le cercle, car il y a une continuité entre les deux épisodes. 

Bernard Minier, Le cercle, Pocket, 788 pages, sorti en 2012.

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