vendredi 11 août 2017

Il ne faut pas parler dans l'ascenseur, de Martin Michaud


"Des gamins qui passaient par là le virent et ne purent s'empêcher de pouffer de rire. Il brandit le poing dans leur direction.
- Mes petits tabarnacs!
Il glissa la clé dans la serrure, ouvrit la porte de son appartement et vit le tas de linge sale sur son divan.
Il avait complètement oublié le lavage!" Vous l'avez compris, l'action de ce whodunit se déroule au Quebec, et plus précisément à Montréal, LA ville de Martin Michaud. Et, pour notre plus grand plaisir, le récit de la première enquête du sergent-détective Lessard est donc ponctué de "quebecismes". Rassurez-vous, cela ne nuit en rien à la compréhension du récit. On comprend très bien la signification de chaque mot. Et cela apporte une touche d'originalité dans ce polar assez classique au niveau de son intrigue.

"Diaboliquement efficace", dixit Franck Thilliez, notre plus grand auteur français de thrillers, qui a critiqué de manière positive ce polar d'enquête qui met en scène pour la première fois LE personnage fétiche de Martin Michaud: Victor Lessard, un homme en pleine crise familiale, alcoolique, qui tente de se reconstruire en exerçant son métier de flic avec passion et engagement. Un personnage très attachant, pétri d'humanité, à la fois déterminé et fragile. Et qui travaille en équipe. L'union fait la force, et de la force, le sergent-détective va en avoir bien besoin pour résoudre une enquête complexe. Au menu: un directeur d'hôpital assassiné en plein jour dans son bureau; Une jeune femme renversée par une voiture; Cette même voiture retrouvée un peu plus tard, avec à l'intérieur de son coffre, le cadavre d'un homme assassiné. 

Avec ce premier roman, qui inaugure une série policière assez prometteuse, Martin Michaud démontre un grand talent pour échafauder des scénarios diablement efficaces et camper des personnages crédibles. Des personnages tellement vrais qu'on a l'impression qu'ils vont sortir du livre à tout moment. J'ai bien aimé également le personnage de Simone Fortin, la jeune femme renversée par la voiture, et qui va, de ce fait, vivre une expérience aux frontières du réel. Sur la forme, le style d'écriture est très limpide, et alerte, fluide. L'auteur montre une maîtrise impressionnante dans la conduite de son récit à la construction impeccable. Une mécanique de précision parfaitement huilée.  Une réussite !

Martin Michaud, Il ne faut pas parler dans l'ascenseur, Kennes, 400 pages, sorti en 2010 (Québec) 2015 (France)

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