jeudi 13 décembre 2018

La reine noire, de Pascal Martin


En ouvrant ce livre, je m'attendais à plonger dans un univers bien glauque. Un monde impitoyable, implacable peuplé de personnages ambigus baignant dans une atmosphère noire digne des meilleurs romans des regrettés Jean-Patrick Manchette et Frédéric H. Fajardie. Et bien je n'ai pas été déçu, bien au contraire, ce fulgurant polar d'atmosphère a même dépassé toutes mes attentes. J'ai été littéralement happé par ce roman noir lorrain, par son intrigue musclée et taillée au couteau. Du polar pur et dur, bien ficelé, bien charpenté, totalement abouti. Pas de temps mort, pas de longueurs, pas de préliminaires dans ce livre, on entre direct dans le vif du sujet, le décor est tout de suite planté. L'essentiel de l'intrigue se déroule dans une petite ville perdue au find fond de la Lorraine. 

Un paysage de délabrement et de désolation au milieu duquel trône la cheminée de l'ancienne raffinerie de sucre, qui a fermé ses portes depuis longtemps. Signant l'arrêt de mort de la ville. Les rares habitants qui  ne sont pas partis se réunissent chaque jour dans le bar de la ville, tuant le temps comme ils peuvent. Cette triste monotonie va être brisée par l'arrivée, presque au même moment, de deux hommes: le premier ressemble à un vampire, tout vêtu de noir et portant constamment des lunettes de soleil. Un individu étrange qui dégage une aura presque maléfique. Le deuxième homme a un look bien plus conventionnel, et semble, de prime abord, plus abordable. Les deux hommes vont s'installer dans la ville, qui va, dès lors, subir une vague de violence sans précédent. Comme si ces deux individus étaient porteurs d'un chant funèbre sur un monde de démence et de sang. C'est Règlements de comptes à OK Corral. 

Auteur confirmé, Pascal Martin signe un polar nerveux, teigneux, tendu, au final noir comme le cauchemar. L'auteur nous embarque totalement dans cette sombre histoire de vengeance, et dévoile les coulisses mortifères d'une ville sinistrée. La reine noire est donc un mélange efficace de chronique sociale et de polar noir. Le tout écrit dans un style incisif et limpide, au service d'un récit fluide mené tambour battant. Une mécanique de précision parfaitement huilée. Bref, un très bon polar que je vous recommande sans réserve.

Pascal Martin, La reine noire, Jigal, 232 pages, sortie en 2018.

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