jeudi 26 mai 2016

Les Assassins, de R.J. Ellory


Depuis longtemps, le serial killer fascine les gens et bien sûr de nombreux écrivains de romans policiers: Shane Stevens, Thomas Harris, Maxime Chattam, Donato Carrisi et ... R.J. Ellory. Avec en toile de fond, la question de l'origine du mal, de ce que les êtres humains sont capables de s'infliger entre eux. Cette dernière phrase revient souvent dans Les assassins, magistral thriller qui raconte la traque, vous l'aurez compris, d'un redoutable tueur en série. Un polar sanglant, nerveux, et prenant du début à la fin. Encore un grand R.J. Ellory.

"Le Commémorateur avait anéanti toute possibilité d'une vie normale, et Irving lui en voulait. Un inconnu avait heurté de plein fouet son monde, et sous les décombres, Irving attendait avec hâte que l'auteur de ce désastre montre son visage." Le commémorateur est le surnom donné au tueur en série qui sème la terreur dans les rues de New York, en rééditant des crimes commis par d'anciens tueurs en série. Un imitateur fou qui rend ainsi hommage à ses prédécesseurs. Irving, c'est le pauvre flic chargé de l'enquête. Un personnage tourmenté, désabusé, mais également intègre et déterminé. Un flic solitaire à la Serpico, un type de personnage qu'affectionne tout particulièrement R.J. Ellory. Les assassins est donc une plongée abyssale dans les ténèbres de l'âme humaine. C'est un chant funèbre sur une société de démence et de sang. C'est aussi une enquête époustouflante, pleine de suspense et de rebondissements.

Comme d'habitude, Ellory montre une maîtrise impressionnante dans la conduite de son récit, s'appuyant sur une solide connaissance des méthodes d'investigation policières. L'auteur nous retranscrit parfaitement les enjeux d'une telle chasse à l'homme, et les nombreux obstacles qui vont se dresser sur la route d'Irving: le manque de moyens, les relations houleuses avec ses supérieurs, les conflits avec les médias, les pistes avortées... C'est passionnant et instructif. Certaines scènes atteignent des sommets d'intensité dramatique. Les assassins est donc un grand Ellory, un excellent cru, avec un final puissant et inoubliable. 

R.J. Ellory, Les Assassins, Sonatine, 570 pages, traduit de l'anglais par Clément Baude, sorti en 2009 (Royaume-Uni) 2015 (France)

Du même auteur sur ce blog:
Les anonymes ; Les Anges de New York ; Mauvaise étoile ; Les neuf cercles ; Le Chant de l'assassin

Je vous conseille aussi:
Le chuchoteur, Donato Carrisi
Jeu d'ombres, Ivan Zinberg


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