samedi 30 juin 2018

La Disparition de Stephanie Mailer, de Joël Dicker


Ouf, ça y est, je suis enfin venu à bout du nouveau roman de Joël Dicker, il m'aura quand même fallu presque trois semaines pour terminer ce pavé de 640 pages, grand format mais petits caractères. Un roman que vous ne trouverez pas au rayon polars, comme c'était le cas pour La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert, le bestseller de Joël Dicker. Autant pour La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert, il y avait clairement débat sur le genre de l'ouvrage: roman d'apprentissage, de critique sociale, d'amour, mais aussi whodunit, bref plutôt un mélange des genres, mais surtout un chef d'oeuvre inoubliable. Autant pour La Disparition de Stephanie Mailer, pour moi il n'y a pas de débat possible, c'est un roman policier dans la plus pure tradition du genre, dont la place est au rayon polars, et pas ailleurs. 

Si vous souhaitez prendre un maximum de plaisir à lire ce polar, mélange de whodunit et de thriller psychologique à l'américaine, je vous donne deux conseils. Premier conseil: ne le comparez surtout pas à La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert, car sinon vous allez être déçus. Le dernier opus de Joël Dicker ne dégageant pas, loin s'en faut, la puissance de son plus grand bestseller. Et c'est difficile de ne pas tomber dans la comparaison, car l'essentiel de l'action se passe également dans une petite ville de la côte Est américaine, et l'intrigue criminelle mêle aussi passé et présent. Les personnages principaux sont des flics qui enquêtent sur la disparition inquiétante d'une jeune journaliste d'investigation. Disparition qui serait liée à ses recherches sur une affaire sordide vieille de vingt ans: le maire de la petite ville, sa femme, et leur jeune fils sont massacrés chez eux, ainsi qu'une joggeuse, probablement tuée pour avoir été témoin des meurtres. Le coupable est rapidement identifié. Mais pas le bon pour Stephanie Mailer, persuadée que le vrai tueur court toujours. Une erreur sur l'identité du vrai coupable, ça ne vous rappelle rien ? Et bien ne vous posez pas cette question, et lisez ce polar d'enquête plein de suspense et de rebondissements.

Deuxième conseil: partez du principe que vous allez plonger dans une enquête assez rocambolesque, une intrigue invraisemblable, tirée par les cheveux. L'auteur ne lésine pas sur le romanesque, ça c'est sûr, mais par contre, c'est du classique, du déjà-vu, notamment au niveau du dénouement. Sur la forme, rien à redire, les fans du style de l'auteur, dont je fais partie, y trouveront leur compte. La Disparition de Stephanie Mailer est une mécanique de précision parfaitement huilée, l'auteur parvient à nous tenir en haleine jusqu'à la fin, malgré les 640 pages. Le style est limpide, alerte, plein de d'énergie et de vitalité, au service d'un récit globalement fluide et clair. Et ce n'était pas forcément gagné d'avance, car l'intrigue est touffue et les personnages nombreux. Il y a même une liste des principaux protagonistes à la fin du livre, c'est vous dire. L'auteur montre donc une maîtrise impressionnante dans la conduite de son récit. Au final, une impression d'ensemble positive, un bon polar qui se lit bien, mais pas un chef d'oeuvre qui marquera durablement le genre, loin s'en faut!

Joël Dicker, La Disparition de Stephanie Mailer, de Fallois, 640 pages, sorti en 2018.

Du même auteur sur ce blog:
La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert

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