mardi 21 août 2018

Le festin du Serpent, de Ghislain Gilberti


D'un côté, il y a la commissaire Cécile Sanchez, surnommée Torquemada, sorte de mentaliste surdouée qui traque un redoutable tueur en série surnommé le Serpent. Un serial killer qui rampe à travers plusieurs pays d'Europe, égorgeant et éventrant ses victimes avec une effroyable détermination. De l'autre, il y a le commissaire Ange Barthélémy, surnommé l'Archange, qui traque un groupuscule terroriste depuis plusieurs années. Une organisation qui sème la terreur à travers plusieurs pays d'Europe, et qui vient de commettre un attentat sanglant en plein centre de Paris. L'Archange et Torquemada, deux personnages hors normes embarqués dans deux enquêtes hors normes, apparemment sans rapport, mais qui vont finir par se rejoindre de manière effroyable. Dans un chant funèbre sur un monde de démence et de sang. 

Le festin du Serpent, un thriller coup de poing, atroce , prenant, implacable, sanglant, un concentré d'adrénaline, une bombe textuelle survitaminée. Un pavé de 700 pages dans sa version poche, mais on ne voit pas le temps passer, les pages défiler. Et on arrive à la fin sans s'en rendre compte, tellement c'est puissant.

Vous l'aurez compris, j'ai pris un pied terrible à lire ce thriller totalement décoiffant que je vous recommande sans réserve. Par contre, je vous préviens il faut avoir l'estomac bien accroché, la crudité de certaines scènes et les détails sanglants peuvent choquer certaines personnes. Mais l'auteur ne fait pas dans la surenchère gore, ces passages saignants apportent de la crédibilité et de la cohérence au récit. Dans ce thriller brutal, frontal, où les destins s'enchevêtrent, l'auteur démontre la possibilité de mêler serial killer thriller, polar politique, et suspense psychologique. Ce qui nous donne un mélange des genres explosif, épicé, un thriller qui aborde des sujets sensibles et malheureusement très très actuels.

En outre, j'ai tout de suite accroché au style limpide et spectaculaire de l'auteur, qui montre une maîtrise impressionnante dans la conduite de son récit, et qui fait preuve d'une dextérité hors du commun. Ghislain Gilberti s'inscrit dans le souci d'une narration très réaliste et nous plonge dans le quotidien de ces hommes et ces femmes qui luttent contre le mal. Une totale immersion d'un réalisme bluffant, qui s'appuie sur de solides connaissances du travail des forces de l'ordre au sens large du terme: les différents organes de lutte contre le mal, la collaboration entre les services, les armes utilisées, le travail au quotidien, les planques interminables dans des appartement sordides, les nouvelles techniques de recherche et d'investigation telles que le langage non verbal qui permet de disséquer le comportement d'un tueur présumé. 

Un rendu saisissant qui m'a donné l'impression d'être à la fois à côté et dans la tête des policiers. De vivre à fond chaque scène d'action, de partager la peur de ces personnes qui risquent leur vie chaque jour. Une sorte de vis ma vie complètement dingue. J'ai également beaucoup aimé le fait que l'auteur mette en avant l'importance des relations humaines dans la réussite d'une mission. Que le facteur humain soit central dans les organisation et pris en compte par le management: créer un climat de confiance, encourager ces collaborateurs, les féliciter quand il le faut. Au final, un thriller totalement abouti, une mécanique de précision parfaitement huilée, et un final énorme.

Ghislain Gilberti, Le festin du Serpent, Pocket, 700 pages, sorti en 2013. 

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