vendredi 22 mai 2020

Le Signal, de Maxime Chattam


Je l'avoue, j'ai été très déçu par L'appel du néant, arrêté au bout d'une soixantaine de pages. C'est la première fois que je ne termine pas un roman de Maxime Chattam, dont j'apprécie tout particulièrement l'univers et le style d'écriture. Et donc comme je suis fan de cet auteur prolifique, j'ai décidé de lui laisser une chance avec Le Signal. Bien m'en a pris, ce thriller à l'américaine m'a totalement rassuré sur la capacité de l'auteur à procurer des émotions fortes à ses lecteurs. Maxime Chattam est retourné à ses racines, il est revenu dans son domaine de prédilection, là où il est le meilleur: le suspense horrifique et sanglant. Maxime Chattam fait partie de ces rares auteurs qui sont capables de nous faire peur avec des mots.



C'est l'auteur qui en parle d'ailleurs le mieux: "Certaines histoires comme celle-ci, se découvrent de préférence le soir, voire la nuit, lorsqu'il n'y a plus beaucoup de lumière autour de vous et que tout est calme. Il se pourrait que les mots fassent leur oeuvre, que la magie survienne, et que vous ne soyez bientôt plus là où vous teniez ce livre, mais au beau milieu de Mahingan Falls. Prenez garde, ce n'est pas un endroit sûr."

En ce qui me concerne, les mots ont bien fait leur oeuvre. Vous qui entrez dans Mahingan Falls, petite ville de la Nouvelle-Angleterre, coincée entre l'océan et la montagne, laissez toute espérance. Effectivement, ce n'est pas un endroit sûr. Croyez-moi, il faut avoir l'estomac bien accroché. Dans le cas contraire, n'ouvrez jamais ce livre qui fait peur, très peur. L'auteur nous entraîne dans un véritable vortex de terreur.

Le Signal est à ce jour le roman le plus intense, le plus ambitieux, le plus abouti de Maxime Chattam. Un thriller monumental, plus de 900 pages dans sa version poche, à ce jour son plus long roman. L'auteur nous emmène donc loin, très loin dans l'horreur, dans les ténèbres.

Alors certes, les éléments de base sont très classiques, il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Tout d'abord il y a le cadre, ce bled isolé, presque coupé du monde, ce qui permet de créer une atmosphère de huis clos, pesante, paranoïaque, propice à toutes les horreurs. On pense à Dôme, ou Désolation, de Stephen King. Ensuite, les personnages, on a la famille qui vient s'installer dans une grande maison pleine de recoins sombres. On pense toute de suite à Shining, pour moi le chef d'oeuvre de Stephen King. Après, on a la bande d'adolescents s'embarquant dans des aventures extraordinaires et surtout très dangereuses. On pense de suite aux Goonies. Enfin, il y a le flic solitaire et revanchard, se retrouvant très vite dépassé par des crimes atroces et des évènements étranges qui se multiplient.

Les ingrédients de base sont donc classiques, mais c'est leur combinaison qui forme un puzzle diabolique, et surtout horrifique. L'auteur ne lésine pas sur le romanesque, il y a de l'action, du suspense, des rebondissements. Et des scènes qui font peur, très peur. Une vraie ligne noire jalonnée de corps et d'effroi. Ce grand thriller fantastique est violent, sanglant, terrifiant, avec un dénouement corral et sans concession. Un feu d'artifice d'action et de suspense. Croyez-moi, vous vous en souviendrez longtemps de cette fin. Le Signal est un livre à grand spectacle qui m'a procuré des émotions fortes et des frissons. C'est ce que j'attendais de ce roman qui aurait pu être écrit par Stephen King. 

Maxime Chattam, Le Signal, Pocket, 906 pages, sorti en France en 2018 

Du même auteur sur ce blog:
La conjuration primitive ; La patience du diable ; Le coma des mortels

Je vous conseille aussi:
Nocturne pour instruments divers, Laurent Fétis 
L'essence du mal, Luca D'Andrea

Aucun commentaire: