jeudi 6 juin 2019

Gangsterland, de Tod Goldberg


Bienvenue à Gangsterland, au pays des truands, des mafieux, des magouilles politiques, de l'argent sale, et des meurtres. Beaucoup de meurtres souvent violents, sanglants. Alors si vous avez envie de vous y rendre, je vous conseille d'être accompagné par un bon tueur à gages qui saura protéger vos arrières. Fin des années 90, Sal Cupertine, l'anti-héros de cette histoire, est le meilleur tueur à la solde de la mafia de Chicago, dirigée par Ronnie, son cousin. Sal est une machine à tuer de sang-froid, avec quand même quelques principes: jamais d'enfants. Et pas d'agents du FBI non plus, c'est plutôt à éviter si Sal ne veut pas avoir d'ennuis avec la justice et avec La Famille. Sauf que lors d'une opération qui tourne très mal, le tueur en élimine trois d'un coup. Et n'a donc pas d'autres solutions que de fuir Chicago, de changer de visage et d'identité, et de se reconvertir en ... rabbin à Las Vegas, la capitale du péché. Une nouvelle vie pleine de surprises qui commence pour Sal, non pardon, pour David Cohen qui maîtrise mieux les chansons de Bruce Springsteen que le Talmud. Mais la mafia n'est jamais très loin. Le FBI non plus. Et l'agent Jeff Hopper est bien décidé à retrouver le tueur pour venger la mort de ses trois collègues. 

Avec ce roman décapant, l'américain Tod Goldberg illustre brillamment une veine encore peu représentée dans le polar, le tragi-comique, par une histoire pleine de rebondissements mais franchement noire, sombre et violente, malgré son aspect déjanté. Gangsterland est donc un mélange réussi de comédie cynique et de roman noir implacable. C'est la description d'un monde impitoyable, corrompu, composé d'individus qui font rarement de vieux os, c'est le moins que l'on puisse dire. L'auteur dresse notamment un portrait au vitriol de Las Vegas. Sur la forme, Tod Goldberg sait raconter une histoire, aucun doute là-dessus. C'est bien écrit, dans un style simple, direct, dynamique. Le récit est bien construit, l'histoire est prenante, et baigne dans une atmosphère à la Pulp Fiction. Sorte d'odyssée noire, sanglante et burlesque d'un tueur à gages. J'ai vraiment bien aimé. 

Tod Goldberg, Gangsterland, 10/18, 456 pages, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Zigor, sorti en 2014 (Etats-Unis) 2016 (France)

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